Un pétrolier attaqué en Mer Rouge pose un « risque environnemental »
DUBAI/ATHENES (Reuters) – Un pétrolier battant pavillon grec et transportant 150.000 tonnes de pétrole brut, évacué par son équipage après avoir été attaqué en mer Rouge, pose désormais un « risque environnemental », a annoncé jeudi la mission de sécurité maritime de l’Union européenne en mer Rouge « Aspides ».
Le tanker « Sounion » a été pris pour cible par de multiples projectiles au large du port yéménite de Hodeidah, d’où les Houthis, alliés de l’Iran, attaquent des navires en solidarité avec les Palestiniens depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
« Etant donné qu’il transporte 150.000 tonnes de pétrole brut, le MV Sounion représente maintenant un risque maritime et environnemental », a déclaré la mission Aspides sur le réseau social X.
Les Houthis, qui contrôlent les régions les plus peuplées du Yémen, n’ont pas encore revendiqué l’attaque.
Il s’agit du troisième bâtiment opéré par Delta Tankers, basé à Athènes, à subir une attaque en mer Rouge depuis le début du mois. L’attaque du Sounion a provoqué un incendie à bord, que l’équipage a réussi à éteindre, a fait savoir Delta Tankers dans un communiqué.
L’agence des opérations commerciales maritimes du Royaume-Uni (UKMTO) a annoncé de son côté mercredi que l’attaque avait entraîné une perte de puissance des moteurs. Une source du secteur de la sécurité maritime a dit jeudi à Reuters que le pétrolier avait désormais jeté l’ancre entre le Yémen et l’Erythrée.
Delta Tankers a annoncé travailler sur un plan pour déplacer le Sounion vers un lieu plus sûr afin de procéder aux contrôles et réparations nécessaires.
La mission Aspides a indiqué de son côté avoir répondu à une demande du capitaine du tanker et dépêché un navire pour récupérer l’équipage et le transférer à Djibouti.
« En approchant la zone, le navire d’EUNAVFOR ASPIDES a détruit un drone marin de surface (USV) qui présentait une menace imminente pour le navire et l’équipage », a dit la mission.
Le ministère grec aux Affaires maritimes a déclaré pour sa part que le Sounion avait quitté l’Irak et faisait route vers Agioi Theodoroi en Grèce avec 25 hommes d’équipage, deux Russes et 23 Philippins.
Depuis novembre dernier, les Houthis ont coulé deux navires en mer Rouge et se sont emparés d’un autre, tuant au moins trois marins. Ils ont mené en tout plusieurs dizaines d’attaques, perturbant le commerce mondial en contraignant les armateurs à se détourner du raccourci du canal de Suez et à rallonger leurs itinéraires.
Un autre navire a fait état jeudi d’un autre incident après avoir été heurté par un USV au Sud du port yéménite d’Aden, provoquant une explosion qui a causé des dégâts mineurs, a annoncé l’UKMTO. Le bâtiment, dont l’équipage est sain et sauf, a poursuivi sa route.
Le ministre grec aux Affaires maritimes, Christos Stylianidis, a condamné mercredi l’attaque du Sounion, la qualifiant de « violation flagrante du droit international et de menace sérieuse pour la sécurité du transport maritime international ».
(Jana Choukeir à Dubaï et Renee Maltezou à Athènes, avec Jonathan Saul, Gilles Guillaume pour la version française, édité par Zhifan Liu)