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Les opérations humanitaires quasiment impossibles à Gaza, déplore Griffiths (Onu)

par Emma Farge

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GENEVE (Reuters) – Le directeur des Affaires humanitaires des Nations unies a prévenu jeudi de l’immédiateté du risque de famine dans la bande de Gaza, soulignant les nouveaux défis découlant des opérations militaires d’Israël dans la ville de Rafah, qui rendent quasiment impossibles les planification et distribution d’aides.

Martin Griffiths a fait part de la difficulté pour l’Onu de venir en aide aux civils de Rafah, ville située à la pointe Sud de la bande de Gaza où avaient fui environ la moitié des 2,3 millions d’habitants de l’enclave palestinienne depuis le début de l’offensive menée par Israël en réponse à l’attaque du Hamas du 7 octobre.

Avec la multiplication des bombardements israéliens contre Rafah, aux portes de laquelle Tsahal a massé des chars d’assaut et pris le contrôle du point de passage avec l’Egypte, quelque 600.000 personnes ont été contraintes de se déplacer à nouveau, certaines d’entre elles retournant dans des zones dévastées de la bande de Gaza après plus de sept mois de siège.

Martin Griffiths a déclaré que la distribution d’aide dans le sud de l’enclave était à l’arrêt, la recrudescence des affrontements étant venue compliquer davantage les livraisons.

« Les stocks de nourriture qui étaient arrivés auparavant dans le sud de Gaza s’épuisent. Il n’y a quasiment plus rien », a-t-il dit dans un entretien à Reuters, à Genève, où est basé le bureau onusien des Affaires humanitaires.

« Les opérations humanitaires sont donc bloquées, complètement bloquées. Nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons faire », a-t-il poursuivi, déplorant que ces opérations humanitaires soient devenues « implanifiables ».

En dépit des avertissements de puissances étrangères, dont les Etats-Unis, sur la catastrophe humanitaire que pourrait provoquer un assaut terrestre israélien à Rafah, Israël répète son intention de mener une offensive dans la zone afin, dit-il, d’éradiquer les derniers bastions du Hamas.

« DANGER IMMÉDIAT »

Martin Griffiths, qui avait déjà prévenu par le passé qu’une opération militaire à Rafah serait meurtrière et probablement fatale aux opérations humanitaires de l’Onu, a déploré une situation « tragique ». Une grande partie de l’aide humanitaire à Gaza transitait par l’Egypte depuis le début de la guerre.

« C’est tellement, tellement tragique que les prédictions de tant de personnes, dont nous et de nombreux autres Etats membres (des Nations unies), à propos des conséquences d’une opération à Rafah, se vérifient », a-t-il dit à Reuters, ajoutant que des civils ont fui vers des zones comme Al-Mawasi, le long du littoral au nord de Rafah, sans eau, ni nourriture, ni tente.

Le représentant onusien a souligné l’absence d’espoir pour ces personnes, qui « ne savent pas ce qui va se passer ensuite ».

Des organisations de l’Onu et des ONG ont régulièrement averti que la famine menaçait. Leurs craintes ont été en partie apaisées en avril lorsqu’Israël a cédé aux pressions internationales en acceptant d’accélérer les flux d’aide. L’Etat hébreu a imputé à l’Onu les lacunes dans la distribution humanitaire à Gaza.

Interrogé sur le risque actuel de famine, Martin Griffiths l’a décrit comme un « danger immédiat, clair et présent, parce que la situation sur le terrain nous montre que nous n’avons pas besoin d’être des scientifiques pour connaître les conséquences de la suppression de la nourriture ».

Ancien diplomate britannique ayant aussi été médiateur de conflits, Martin Griffiths quittera en juin, pour des raisons de santé, le poste qu’il occupe depuis trois ans. Il s’est montré pessimiste à propos de l’avenir, citant le nombre élevé de conflits dans ce qu’il a qualifié de « monde en colère ».

La situation n’a jamais été « aussi mauvaise que cela », a-t-il dit. « Je suis très inquiet. Ce monde a perdu son chemin. »

(Emma Farge; version française Jean Terzian, édité par Sophie Louet)

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