L’Azerbaïdjan attaque la Solidarité Chrétienne au Conseil des droits de l’homme de l’ONU
L’Azerbaïdjan attaque la Solidarité Chrétienne internationale (CSI) au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, Christian Solida-rity International (CSI) a demandé le retour en toute sécurité des Arméniens déplacés au Haut-Karabakh et la libération de tous les Arméniens détenus en Azerbaïdjan. La tentative de la délégation azerbaïdjanaise de discréditer CSI est un coup d’épée dans l’eau.
Après l’attaque du Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan en septembre 2023, l’organisation de défense des droits de l’homme Christian Solidarity International (CSI) demande le droit, pour environ 150 000 Arméniens, de retourner dans leur patrie, le Haut-Karabakh. Le 21 mars 2024, à l’occasion de la 55e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, le Dr Joel Veldkamp, responsable de la communication internationale, a rappelé la décision de la Cour internationale de justice du 17 novembre 2023, à savoir que l’Azerbaïdjan doit veiller à ce que les Arméniens puissent retourner librement au Haut-Karabakh.
En réaction, la délégation azerbaïdjanaise a attaqué CSI : « L’Azerbaïdjan abrite une grande communauté chrétienne (…) la religion ne doit pas être associée à des conflits », a déclaré la déléguée azerbaïdjanaise, invitant CSI à visiter l’Azerbaïdjan pour se faire une idée par elle-même.
Le Dr John Eibner, président international de CSI, a répondu : « Dès que les Arméniens chrétiens du Haut-Karabakh pourront rentrer chez eux en toute sécurité et y exercer leur droit à l’autodétermination, nous serons heureux d’accepter cette invitation. »
Selon l’institut de sondage non gouvernemental Pew Research Center, il y a environ 280 000 chrétiens en Azerbaïdjan, soit environ 3 % de la population. Ils appartiennent principalement aux Églises orthodoxes russe et géorgienne. Comme toutes les communautés religieuses en Azerbaïdjan, leurs activités sont soumises à un contrôle étatique strict. La liberté de religion est limitée et les convertis chrétiens sont harcelés par les autorités. Plus de 350 000 chrétiens arméniens ont été chassés d’Azerbaïdjan entre 1988 et 1991 par des pogroms sanctionnés par l’État.
Devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la délégation azerbaïdjanaise n’a pas seulement critiqué CSI, mais aussi la Suisse. Elle lui a reproché de financer des « ONG corrompues » dont la seule intention était de « salir l’image de l’Azerbaïdjan ». Certes, CSI n’a pas été nommée dans ce contexte, mais comme elle a son siège principal en Suisse, cette conclusion s’impose.
Simon Brechbühl, directeur de CSI-Suisse, explique pourquoi l’affirmation azerbaïdjanaise est un coup d’épée dans l’eau : « CSI ne reçoit aucun soutien financier de la part du Trésor public. L’ensemble du financement, en Suisse et ailleurs, provient d’Églises et de particuliers qui partagent la mission de CSI, à savoir aider les personnes persécutées et s’engager pour la liberté de religion. Nous sommes une organisation non gouvernementale au sens propre du terme. »
Dans son intervention auprès du Conseil des droits de l’homme, CSI a demandé à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan de coopérer avec le Comité pour la défense des droits fondamentaux du peuple du Haut-Karabakh, mis en place par l’Assemblée nationale du Haut-Karabakh et dirigé par l’ancien ministre arménien des Affaires étrangères Vartan Oskanian, afin de permettre aux Arméniens de rentrer chez eux en toute sécurité et en paix, sous des garanties internationales.
CSI continuera à se solidariser avec les Arméniens, car ils sont menacés dans leur patrie par la Turquie et l’Azerbaïdjan.