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L’Azerbaïdjan refuse l’entrée à un conseiller chrétien du Parti Evangélique Suisse

Nik Gugger, conseiller national du Parti Evangélique Suisse (PEV), s’est vu refuser l’entrée en Azerbaïdjan en tant qu’observateur officiel des élections de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). On ne peut que spéculer sur les raisons de cette décision. Elles pourraient être liées à son engagement au sein du Conseil de l’Europe ainsi qu’à son soutien au Haut-Karabakh.
Le conseiller national zurichois du Parti évangélique suisse (PEV) Nik Gugger (53 ans) s’est rendu en Azerbaïdjan en tant qu’observateur officiel des élections pour le compte de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin d’observer les prochaines élections présidentielles. Mais dès son atterrissage dans la capitale Bakou, les autorités azerbaïdjanaises lui ont retiré son passeport et l’ont retenu pendant trois heures à l’aéroport, a rapporté le journal en ligne Blick online.

Le quotidien suisse-allemand Tages-Anzeiger s’est également penché sur le sujet en date du 4 février 2024 et s’est inquiété des raisons du refoulement de Nik Gugger par l’Azerbaïdjan. Dans cet article, il était également fait mention de Christian Solidaritiy International (CSI).

Odyssée turbulente

Selon le Tages-Anzeiger, le conseiller national suisse n’a retrouvé son passeport qu’en Turquie, après une odyssée turbulente de trente heures. Il a finalement atterri à l’aéroport de Zurich. Nik Gugger a lui-même qualifié l’incident de scandaleux. Il s’agit d’une nouvelle escalade de la part d’un gouvernement qui met ainsi à nu une mission d’observation. Auparavant, M. Gugger avait déjà été impliqué dans des missions similaires de l’OSCE en Russie et en Moldavie.

Liste noire et motifs politiques

Le refus de l’entrée en Azerbaïdjan de M. Gugger n’est pas clair. Il suppose toutefois que cela pourrait avoir un rapport avec son activité au Conseil de l’Europe. Le gouvernement de Bakou a annoncé qu’il n’accepterait pas d’observateurs électoraux de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. M. Gugger part du principe qu’il se trouve peut-être sur une liste noire. Outre son rôle d’observateur électoral, il s’engage également en faveur des Arméniens chrétiens déplacés du Haut-Karabakh et s’est notamment exposé lors d’une manifestation organisée par CSI devant le Palais fédéral à Berne en février 2023.

Une dimension explosive dans le conflit en Azerbaïdjan

Simon Brechbühl, directeur de CSI-Suisse, met le doigt sur un autre aspect du dilemme azerbaïdjanais dans un message sur LinkedIn : « Le saviez-vous ? Migrolino SA, une filiale du groupe Migros, mise imperturbablement sur les affaires avec SOCAR, la société pétrolière nationale d’Azerbaïdjan. Elle finance ainsi la machine de guerre du régime dictatorial de Bakou, qui approvisionne en énergie fossile non seulement l’UE, mais aussi la Suisse. »

Voyage avec l’ambassadeur azerbaïdjanais ?

Le conseiller national Nik Gugger a fait savoir ce week-end qu’il attendait une réponse claire sur le refus d’entrée lors de la discussion avec l’ambassadeur azerbaïdjanais. Il prévoit à nouveau de se rendre à Bakou pour assister au dépouillement des résultats des élections.

Lundi après-midi 5 février 2024, l’ambassadeur azerbaïdjanais Fuad Isgandarov a été convoqué au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), comme le rapporte le Tages-Anzeiger. M. Isgandarov a expliqué que Nik Gugger ne pouvait pas entrer en Azerbaïdjan parce qu’il était membre du Conseil de l’Europe. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a snobé l’Azerbaïdjan en excluant ses députés de la séance plénière pour au moins un an.

L’ambassadeur azerbaïdjanais a néanmoins exprimé ses regrets pour le refus d’entrée. Il a proposé à Nik Gugger de l’accompagner en Azerbaïdjan jeudi. Le conseiller national du PEV pourrait alors encore assister au dépouillement de l’élection présidentielle, puisque celle-ci a lieu mercredi. M. Gugger veut accepter l’offre de l’ambassadeur.

Pour le conseiller national du Centre, Stefan Müller-Altermatt, une chose est sûre : « Si l’on veut la paix dans le Caucase du Sud, il faut remettre le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev à sa place. »

Le président Aliyev, au pouvoir depuis 2003, devrait selon toute vraisemblance remporter une nouvelle fois les élections. Selon l’indice de démocratie, l’Azerbaïdjan occupe la 134e place sur 167.

Reto Baliarda

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