Election présidentielle en RDC: Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Denis Mukwege
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.C’est dans un contexte sécuritaire tendu que près de 44 millions d’électeurs sont attendus mercredi aux urnes en République démocratique du Congo (RDC). Ils doivent choisir un nouveau président, leurs députés, ainsi que les conseillers provinciaux et communaux. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo est candidat à sa propre succession. Il affronte les opposants Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Denis Mukwege.
Vingt-six candidats à l’élection présidentielle ont été enregistrés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dont le président sortant Félix Tshisekedi qui brigue un second mandat.
Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la province du Katanga (sud), Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son travail auprès de survivantes de viol, et Martin Fayulu, qui se considère toujours comme « le vainqueur légitime » de la présidentielle de 2018, sont ses principaux rivaux.
Le précédent scrutin présidentiel, qui devait initialement avoir lieu en 2016, avait été reporté à plusieurs reprises jusqu’en décembre 2018. C’est M. Tshisekedi qui l’a remporté, marquant, selon les Nations Unies, le « premier transfert pacifique du pouvoir » en RDC depuis l’indépendance du pays.
Le candidat qui obtiendra le plus de voix mercredi deviendra directement le prochain président, pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Selon le calendrier électoral officiel, les résultats provisoires sont attendus le 31 décembre, tandis que le prochain chef de l’Etat prêtera serment le 20 janvier suivant.
DES PROBLEMES LOGISTIQUES
Malgré beaucoup d’incertitudes concernant les défis logistiques, la CENI s’est voulue rassurante lundi lors d’une conférence sur la tenue des élections de mercredi.
Le gouvernement a annoncé dimanche dernier avoir trouvé un accord avec l’Egypte pour appuyer le déploiement du matériel électoral, en plus de la mission de maintien de paix onusienne en RDC, qui avait accepté de se déployer de manière limitée dans plusieurs provinces.
Lors d’un briefing le 11 décembre devant les ambassadeurs au Conseil de sécurité de l’ONU, Bintou Keïta, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, a dit noter des progrès constants dans le processus électoral malgré d’importants défis logistiques, financiers et sécuritaires.
Dans une lettre datée du 12 décembre, le gouvernement congolais a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC, connue sous le nom de MONUSCO, à étendre son soutien logistique à d’autres provinces.
Les problèmes logistiques avaient été à l’origine du retard des dernières élections. En 2018, quelques semaines avant le vote prévu pour le 23 décembre, un incendie avait détruit 8.000 machines à voter à Kinshasa, soit 80% dans la ville. Ce n’est que trois jours avant le vote que le pays devait annoncer un report de sept jours de ce scrutin.
UNE INSECURITE PERSISTANTE
Ces élections se déroulent dans un contexte de conflit toujours en cours dans l’est du pays, avec la reprise des combats entre les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23) et les forces gouvernementales.
Plusieurs zones dans l’est de la RDC, toujours occupées par les rebelles, sont exclues du scrutin faute d’enrôlement des électeurs.
La semaine dernière à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la CENI a officiellement annoncé l’exclusion de près d’un million de personnes de ces élections, dont plus particulièrement les déplacés qui sont actuellement éparpillés dans des camps autour de Goma.
Félix Tshisekedi et les principaux candidats de l’opposition, dont Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Denis Mukwege, ont tous fait campagne dans l’est du pays, promettant des solutions pour y ramener la paix.
La province agitée du Nord-Kivu a également connu une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire au niveau régional, avec des tensions régionales croissantes entre la RDC et le Rwanda.
Fermeture des frontières au jour des élections (DGM)
Les frontières terrestres, maritimes et aériennes de la République démocratique du Congo (RDC) seront fermées mercredi où le pays organisera les élections générales, a annoncé mardi la Direction générale de Migration (DGM).
Selon une note publiée par la DGM, les frontières aériennes, terrestres et maritimes seront fermées mercredi, de 00H00 à 23H59, pour permettre au pays d’organiser dans le calme les élections générales.
Les vols domestiques seront suspendus à l’exception des vols internationaux dans les aéroports internationaux, précise le document.
Près de 44 millions de Congolais vont voter ce mercredi pour élire un nouveau président ainsi que les membres de l’Assemblée nationale et des Assemblées provinciales et les conseillers communaux. Fin
L’ONU appelle à des élections pacifiques en RDC
Le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, a appelé à des élections pacifiques, transparentes et inclusives en République démocratique du Congo (RDC), a fait savoir mardi son porte-parole.
Le peuple congolais se rendra aux urnes mercredi pour des élections présidentielles, législatives, provinciales et municipales. Le secrétaire général attend avec impatience la tenue d’élections pacifiques, transparentes et inclusives qui consolideront les institutions démocratiques du pays et le mettront sur la voie de la prospérité économique, a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole, dans un communiqué.
A cette fin, M. Guterres appelle les autorités de la RDC, les dirigeants politiques, la société civile et la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à veiller à ce que tous les électeurs autorisés aient accès aux bureaux de vote et votent librement, sans crainte d’intimidation ou de persécution politique, selon le communiqué.
« Le secrétaire général déplore les épisodes de violence enregistrés au cours de la campagne électorale et exhorte tous les acteurs politiques et leurs partisans à s’abstenir de toute action susceptible d’inciter à la violence ou d’exacerber les discours de haine à l’encontre de certaines communautés ou de certains groupes, ainsi que les attaques contre les femmes candidates. Il encourage toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue dans leurs paroles et leurs actions », a ajouté le communiqué.
Le secrétaire général réaffirme le soutien continu des Nations Unies au peuple congolais, selon la même source.
Retards et violences signalés au démarrage des élections générales à travers le pays
Des retards et même des violences ont été signalés mercredi au démarrage du scrutin pour les élections générales en République démocratique du Congo (RDC), a-t-on constaté.
Près de 44 millions d’électeurs sont appelés à se rendre aux urnes dans la journée pour élire un nouveau président, leurs députés, ainsi que les conseillers provinciaux et communaux.
A Kinshasa, dans plusieurs bureaux de vote visités par Xinhua qui devaient ouvrir à 6h heure locale, le vote n’avait toujours pas commencé, avec de longues files d’attente. Les bureaux doivent en théorie fermer à 17h.
Des responsables locaux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) présents dans les centres de vote ont reconnu des retards dans le déploiement des kits électoraux. Certains sont toujours en route, tandis que d’autres, déjà arrivés, tardent à être installés.
« Je suis dans ce bureau de vote du collège Saint-Pierre depuis 6h du matin et maintenant il est presque 8h30, mais toujours pas de matériel pour nous permettre de voter. D’ailleurs, nous avons eu mal à vérifier les noms sur la liste qui n’est toujours pas affichée ici conformément à la loi électorale », a indiqué à Xinhua Guelord Mbidi, un électeur d’une commune périphérique de Kinshasa.
A Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est), les files d’attente étaient longues à l’ouverture de certains bureaux de vote, en dépit d’un début des opérations dans certains autres.
Dans la province du Haut Katanga (sud-est), des témoins et plusieurs responsables locaux ont signalé que du matériel électoral était encore en route, transporté à moto. L’état désastreux des infrastructures rend difficile l’acheminement de ces kits dans plusieurs zones inaccessibles par véhicule.
A Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri (est), plusieurs kits électoraux ont été détruits par des personnes déplacées par les combats, manifestant leur colère d’être exclues du processus électoral.
En effet, des milliers des personnes dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu ne prennent pas part à ces élections en raison de la situation sécuritaire dans cette partie du pays. Les zones de Masisi et de Rutshuru dans le Nord-Kivu sont toujours occupées par les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23).
Dans un message télévisé diffusé mardi soir depuis Kinshasa, Denis Kadima, le président de la CENI, a reconnu ces difficultés de déploiement du matériel électoral dans plusieurs endroits du pays. Il a promis que le vote pourra continuer dans les bureaux même quelques jours après le scrutin de mercredi.
Ouverture des bureaux de vote dans l’est du pays pour les élections générales
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes dans plusieurs villes dans la matinée de mercredi dans la partie est de la République démocratique du Congo (RDC), en avance d’une heure sur l’ouest, où se trouve la capitale du pays Kinshasa, selon des témoins sur place.
Dans la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, le premier électeur a voté vers 06H30 heure locale, dans le bureau de vote d’Amani, selon le programme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Toutefois, dans plusieurs villages situés dans le territoire de Beni, toujours au Nord-Kivu, des électeurs sont présents devant les centres de vote, mais les équipements ne sont toujours pas arrivés, selon des témoins sur place. Dans d’autres bureaux de vote, les kits électoraux sont en cours de déploiement depuis tôt ce matin.
Dans la province l’Ituri, des coups de feu ont été titrés par la police dans la matinée de mercredi autour des sites des déplacés où des bureaux de vote ont été vandalisés par ces derniers, qui sont exclus du scrutin.
Des milliers des personnes dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu ne prennent pas part à ce vote suite à la situation sécuritaire dans cette partie du pays. Les territoires de Masisi et de Rutshuru dans le Nord-Kivu sont toujours occupés par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
Près de 44 millions de Congolais doivent se rendre aux urnes mercredi pour élire un nouveau président ainsi que les membres de l’Assemblée nationale et des Assemblées provinciales ainsi que les conseillers communaux.