Les hausses de taux de la BCE ne sont pas nécessairement terminées
NICOSIE (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) pourrait devoir relever à nouveau ses taux d’intérêt si les perspectives d’inflation se détériorent, et ne doit pas assouplir sa politique monétaire trop rapidement, a déclaré mardi le gouverneur de la Bundesbank, Joachim Nagel.
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La BCE a signalé une pause sur les taux sur les prochains trimestres et les investisseurs tablent désormais sur une première baisse début 2024, poussant les responsables de politique monétaires « faucons » comme Joachim Nagel à s’élever contre ces anticipations, même si les perspectives d’inflation sont « encourageantes ».
« Cela ne signifie pas nécessairement que le cycle de hausse actuel est terminé », a déclaré Joachim Nagel, membre influent du conseil des gouverneurs de la BCE, lors d’un discours prononcé à Chypre.
« Bien sûr, si les perspectives d’inflation s’assombrissaient, il est possible que nous devions à nouveau relever les taux ».
Un retour à l’objectif de 2% de la BCE plus rapidement que prévu est « beaucoup moins probable », de sorte qu’il est prématuré de spéculer sur des réductions de taux, a ajouté Joachim Nagel.
Les marchés prévoient désormais des baisses de taux totalisant 95 points de base l’année prochaine, la première baisse étant attendue dès le mois d’avril, un calendrier remis en question par de nombreux responsables de politique monétaire.
Les anticipations de marché s’appuient avant tout sur la faiblesse de la croissance économique, l’Union européenne étant probablement déjà entrée dans une récession peu profonde, car le marché de l’emploi et les services, piliers de la croissance, ont commencé à s’affaiblir.
Toutefois, Joachim Nagel a déclaré que la croissance rebondira l’année prochaine, que la croissance des salaires est encore robuste et que l’effet désinflationniste de la chute des prix de l’énergie s’est dissipé.
Joachim Nagel a même plaidé en faveur d’un nouveau resserrement monétaire à travers une réduction « significative » du bilan.
La politique monétaire ne devrait être assouplie que lorsque l’inflation se dirigera indubitablement vers 2% et, même dans ce cas, il vaudrait mieux se tromper en agissant trop tard que trop tôt, a-t-il déclaré.
« Je préférerais pécher par excès de prudence et assurer un retour rapide à la stabilité des prix », a-t-il ajouté.
(Reportage Michele Kambas, rédaction Balazs Koranyi, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
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