Les Bourses sans direction claire avant plusieurs indicateurs
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en ordre dispersé jeudi à l’ouverture et les Bourses européennes évoluent sans direction claire à mi-séance, le sentiment du marché étant globalement dominé par l’attentisme lié aux chiffres de l’inflation américaine et à une intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale (Fed).
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,07% pour le Dow Jones et de 0,03% pour le Standard & Poor’s 500, tandis que le Nasdaq devrait refluer de 0,12%.
À Paris, le CAC 40 avance de 0,27% à 7.091,23 points vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,14%, tandis qu’à Londres, le FTSE perd 0,42%, plombé notamment par le compartiment technologique.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,09%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro grignote 0,13% et le Stoxx 600 est quasiment stable (-0,02%).
La séance du jour est marquée par la publication de plusieurs indicateurs économiques, dont les chiffres de l’inflation en Allemagne à 12h00 GMT. Les premières données, recueillies dans cinq Landër, montrent que l’inflation dans la première économie d’Europe devrait diminuer de manière significative en septembre, mais une surprise au niveau national n’est pas exclue.
En Espagne, l’inflation, calculée aux normes européennes, a accéléré à 3,3% en septembre avec la hausse des prix du pétrole. Les données pour l’ensemble de la zone euro seront publiées vendredi.
Aux Etats-Unis, on attend le même jour l’indice PCE des prix, très surveillé par la Fed, alors que son président, Jerome Powell, doit s’exprimer ce jeudi, ainsi que d’autres membres votant de la banque centrale américaine comme Austan Goolsbee et Lisa Cook.
Les investisseurs redoutent que la Fed prolonge sa politique monétaire restrictive au regard de la flambée des tarifs de l’énergie et de la solidité des données économiques, les chiffres définitifs du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au deuxième trimestre étant d’ailleurs prévus à 12h30 GMT.
« Une nouvelle hausse des prix du pétrole a ajouté aux inquiétudes du marché concernant une inflation persistante, attisent les craintes que les taux d’intérêt restent élevés plus longtemps », explique Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell.
« Le marché craint que l’approvisionnement en pétrole ne soit restreint et que si les prix continuent à monter, cela va causer un véritable casse-tête aux entreprises et aux consommateurs », ajoute-t-il.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Micron Technology recule de 4,9% en avant-Bourse, le fabricant de semi-conducteurs prévoyant une perte nette plus marquée que prévu au premier trimestre de son exercice fiscal.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment de l’énergie (+0,71%), tiré par les craintes d’un resserrement de l’offre, soutient les indices.
A Paris, TotalEnergies gagne 1,86% après l’annonce de la cession d’une participation de 40% dans des découvertes de pétrole en Angola à Petronas. Beneteau chute de 13,37% après ses résultats semestriels.
A Londres, Ryanair recule de 3,23%, la compagnie aérienne ayant annoncé qu’elle réduirait ses vols prévus cet hiver en raison des retards de livraison d’avions Boeing.
A Zurich, AMS Osram plonge de 24,37%, le fabricant suisse de capteurs ayant annoncé un projet d’augmentation de capital de 2,25 milliards d’euros.
TAUX
Les rendements obligataires poursuivent leur hausse, le dix ans américain prenant plus de deux points de base, à 4,6406%, tandis que son équivalent allemand gagne un point, à 2,929%.
Les deux références de taux sont respectivement à des sommets de 16 ans et de 12 ans.
CHANGES
Le dollar revient d’un sommet de dix mois, cédant 0,29% face à un panier de devises de référence.
L’euro, tombé la veille à un creux de neuf mois, remonte à 1,0541 dollar (+0,39%).
La livre sterling, en hausse de 0,53%, à 1,2198 dollar, reste cependant à un plus bas de six mois face au billet vert.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont volatils jeudi après avoir touché leur plus haut niveau depuis plus d’un an dans un contexte de baisse des stocks de brut aux Etats-Unis. Le vigueur du dollar et les inquiétudes sur les taux prennent cependant le pas sur les craintes d’un déficit de l’offre en fin d’année.
Le Brent perd 0,38% à 96,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,23% à 93,46 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)