Bombardements russes dans le Donbass, l’Otan réunie à Bruxelles
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Pavel Polityuk
KYIV (Reuters) – Les forces russes pilonnent mardi les positions ukrainiennes dans la région de Donetsk (est), ce qui pourrait préluder à une nouvelle offensive d’ampleur, alors que l’Otan est réunie à Bruxelles pour étudier les moyens d’aider l’Ukraine à résister.
La ville de Bakhmout, objectif majeur des troupes de Vladimir Poutine, est dans une situation précaire, a déclaré le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kirilenko, à la télévision ukrainienne.
« Il n’y a pas un seul mètre carré à Bakhmout qui soit sûr ou qui ne soit pas à portée du feu ou des drones ennemis », a-t-il dit. L’artillerie russe, a ajouté Pavlo Kirilenko, bombarde des cibles sur toute la ligne de front dans la région.
A l’approche du premier anniversaire du déclenchement de la guerre par la Russie, le 24 février 2022, Moscou intensifie ses opérations dans le sud et l’est de l’Ukraine et Kyiv s’attend à un assaut de grande ampleur.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a estimé lundi que l’offensive avait déjà commencé, au vu du nombre de bombardements et d’attaques au sol recensés ces derniers jours.
L’armée ukrainienne a dit mardi avoir repoussé au cours des dernières 24 heures des assauts contre six positions dans l’oblast de Donetsk et cinq dans l’oblast de Louhansk, qui composent la région industrielle du Donbass.
Les forces ukrainiennes ont également repoussé une attaque contre une ville dans la région de Kharkiv, plus au nord, reconquise par Kyiv en septembre dernier.
« La situation est globalement difficile, mais contrôlée », a affirmé Pavlo Kirilenko. « L’ennemi n’a pas été en mesure d’obtenir un succès tactique ou stratégique. »
L’offensive contre Bakhmout est dirigée par les mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner. Selon les services de renseignement britanniques, ces derniers ont quelque peu progressé ces trois derniers jours à la périphérie nord de la ville, alors que leur avancée au sud semblerait plus difficile.
UNE « ÉPUISANTE GUERRE D’USURE »
Bakhmout, théâtre d’une bataille acharnée depuis des mois, est en grande partie détruite et pratiquement vidée des quelque 70.000 habitants qu’elle comptait avant la guerre. Selon Pavlo Kirilenko, il resterait environ 5.000 civils sur place, où l’armée a établi des positions fortifiées en prévision de batailles de rue.
Les autorités espèrent encore réduire le nombre de civils sur place et tenter d’évacuer les blessés.
« Merci à chacun de nos soldats qui empêchent les occupants d’encercler Bakhmout (…) et qui tiennent des positions clés sur le front », a déclaré le président ukrainien Volodimir Zelensky dans son allocution vidéo quotidienne lundi soir.
Selon des responsables ukrainiens, les Russes ont subi de lourdes pertes en hommes et en matériel – chars et véhicules blindés notamment – autour de Vouhledar, une localité située à 150 km environ au sud-ouest de Bakhmout.
Reuters n’est pas en mesure de vérifier indépendamment les informations sur les combats.
A Bruxelles, les ministres de la Défense de l’Otan sont réunis une nouvelle fois pour discuter d’un renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine, qui réclame des avions de combat et des missiles longue portée.
Jens Stoltenberg a dit s’attendre lundi à ce que le problème des avions soit abordé mais il a souligné que l’urgence était à l’envoi d’une aide opérationnelle dès que possible.
La question des munitions est cruciale, alors que les capacités de production occidentales peinent à suivre les besoins de l’Ukraine.
« C’est devenu une épuisante guerre d’usure, et c’est donc aussi une bataille logistique », a déclaré Jens Stoltenberg avant la réunion de deux jours des ministres de la Défense de l’Otan.
« Concernant l’artillerie, nous avons besoin de munitions, de pièces détachées, de maintenance, de toute la logistique garantissant l’utilisation des systèmes d’armement. »
(Reportage Max Hunder, Olena Harmash, Tim Heritage, Pavel Polityuk, Bart H. Meijer, Charlotte Van Campenhout, Ron Popeski et Elaine Monaghan; rédigé par Angus MacSwan; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)