Les actions sans tendance claire, le pétrole se reprend, un oeil sur les taux
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue sans grand changement mardi et les Bourses européennes évoluent sur une note indécise à mi-séance dans un contexte d’achats à bon compte sur les matières premières au lendemain du repli des indices sur fond d’inquiétude quant à la situation sanitaire en Chine.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,14% pour le Dow Jones, de 0,21% pour le Standard & Poor’s 500 et 0,08% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,16% à 6.623,71 vers 12h05 GMT. À Francfort, le Dax grappille 0,01% et à Londres, le FTSE gagne 0,57%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,24%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro grignote 0,02% et le Stoxx 600 prend 0,31%.
Le timide regain d’appétit pour le risque en Europe est emmené par l’énergie (+4,15%) et les ressources de base (+2,36%), qui avaient notamment souffert la veille du risque d’affaiblissement de la demande en Chine alors que le pays fait face à une recrudescence des cas de COVID-19.
Si la situation en Chine ne s’est pas améliorée, puisque Pékin a fermé des parcs, des centres commerciaux et des musées mardi, tandis que d’autres villes ont repris les tests de dépistage de masse du coronavirus, les investisseurs semblent désormais davantage tourner vers les taux d’intérêt, espérant une accalmie sur ce front.
Loretta Mester, la présidente de la Réserve fédérale de Cleveland, s’est prononcé lundi soir en faveur d’un relèvement réduit des taux en décembre et d’autres responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) doivent s’exprimer ce mardi, tandis que la banque centrale doit publier mercredi le compte rendu de sa dernière réunion de politique monétaire.
Alors que les investisseurs espèrent déceler dans les « minutes » de la Fed des indices sur la trajectoire future des taux, les marchés tablent actuellement sur une hausse limitée de 50 points de base des taux de la Fed le mois prochain.
En zone euro où la Banque centrale européenne (BCE) doit également publier jeudi ses « minutes », le débat porte sur une hausse de 50 ou de 75 points de base des taux. Une enquête Reuters auprès d’économistes prévoit un relèvement d’un demi-point des taux. Robert Holzmann, l’un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, a dit pour sa part mardi n’avoir pas encore pris de décision en la matière mais qu’il était favorable à une hausse de trois quarts de point si l’inflation ne reflue pas dans la région.
Concernant l’évolution de la conjoncture, l’OCDE a écarté mardi le scénario d’une récession de l’économie mondiale l’an prochain, tout en estimant que la crise énergétique actuelle va conduire à un net ralentissement, surtout en Europe.
L’Union européenne, toujours divisée sur les solutions face à la crise du gaz, doit discuter jeudi d’une proposition de la Commission européenne d’un plafonnement d’un an du prix de cette énergie, selon un projet de règlement consulté par Reuters.
VALEURS EN EUROPE
Les valeurs liées à l’énergie et aux ressources de base affichent parmi les plus fortes progressions, l’Arabie saoudite ayant démenti envisager d’augmenter sa production comme l’a rapporté auparavant le Wall Street Journal.
A Paris, TotalEnergies, Vallourec, ArcelorMittal ou encore Maurel & Prom prennent de 1,65% à 6,92%.
A Londres, BP, Anglo American, Glencore et Rio Tinto avancent de 1,32% à 5,89%.
A Rome, Enel gagne 1,36%, l’énergéticien ayant annoncé un plan de cessions d’actifs de 21 milliards d’euros destiné à réduire sa dette.
A Francfort, Thyssenkrupp abandonne 4,7% après la réduction à moins de 1% de la participation du fonds activiste Cevian dans le groupe allemand.
TAUX
Les rendements obligataires en Europe progressent légèrement après les dernières déclarations diversement appréciées de deux membres de la BCE. Robert Holzmann s’est dit plutôt en faveur d’une hausse des taux de 75 points de base et Mario Centeno a plaidé pour un relèvement inférieur à cette ampleur.
Le rendement du Bund allemand à dix ans gagne 2,3 points de base à 2,004%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans, lui, reflue de 3,6 points à 3,791%.
CHANGES Sur le marché des changes, le dollar recule de 0,33% face à un panier de devises internationales, pénalisé par le retour de l’appétit pour le risque.
L’euro en profite pour remonter à 1,0265 dollar (+0,23%), tandis que la livre sterling se traite à 1,1872 dollar (+0,43%).
PÉTROLE
Les cours pétroliers bénéficient du démenti de l’Arabie saoudite sur une possible hausse de la production mais l’abaissement des prévisions de la demande de brut par plusieurs analystes au regard de l’épidémie de COVID-19 en Chine limite les gains.
Le Brent prend 1,48% à 88,74 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s’octroie 1,5% à 81,24 dollars le baril.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)