L’Europe finit dans le rouge, l’économie inquiète avant la Fed
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont fini en baisse lundi dans un contexte d’incertitudes quant à la croissance économique alors que se profile dans quelques jours un probable nouveau tour de vis de la Réserve fédérale sur sa politique monétaire.
À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,66% à 6.425,61 points et le Dax allemand a cédé 1,13%. Les marchés britanniques sont restés fermés en raison d’un jour férié au Royaume-Uni.
L’indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,85%, le FTSEurofirst 300 de 1,48% et le Stoxx 600 de 1,46%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluaient sans direction claire après avoir subi vendredi sa pire séance depuis 2020: le Dow Jones reculait de 0,35%, le S&P 500 de 0,24% et le Nasdaq Composite prenait 0,2%.
Le mois de mai a mal commencé pour les actions avec l’annonce au cours du week-end d’une contraction plus importante de l’activité dans les services et l’industrie en Chine, puis celles ce lundi d’une baisse surprise des ventes au détail en Allemagne, du ralentissement de la croissance de l’activité manufacturière en zone euro et du recul de l’indice ISM manufacturier aux Etats-Unis au plus bas depuis juillet 2020.
Cet empilement de mauvaises nouvelles sur la plan macroéconomique intervient au moment même où de grandes banques centrales sont engagées dans le resserrement de leur politique monétaire pour limiter les pressions inflationnistes, aggravées par la guerre en Ukraine.
Le Federal Open Market Committee (FOMC) de la Réserve fédérale va entamer mardi deux jours de débats à l’issue desquels l’institution pourrait annoncer une hausse de taux d’un demi-point.
Si cet élément est largement anticipé par les marchés, les investisseurs s’interrogent sur ce que pourrait décider la Fed pour les prochaines réunions ainsi que pour son bilan d’environ 9.000 milliards de dollars.
La Banque d’Angleterre fera de son côté ses annonces de politique monétaire jeudi et pourrait annoncer une hausse de taux de 25 points de base.
VALEURS EN EUROPE
Le compartiment européen de l’énergie a abandonné 2,26% avec le repli des cours du brut.
Les valeurs liées à l’automobile, au luxe ont souffert de leur exposition à la Chine. Hermès a reculé de 2,82%.
Bayer, Continental, BASF et Mercedes-Benz, qui se traitaient ex-dividende, ont perdu de 4,32% à 7,27%.
TAUX
Les rendements du Trésor américain sont en nette hausse, en amont de la réunion de la Fed qui devrait sauf surprise déboucher sur une nouvelle hausse de taux.
Le dix ans gagne plus de dix points de base à 2,9924%, après un pic depuis décembre 2018 à 2,994%.
Dans son sillage, son équivalent allemand a clôturé en légère hausse à 0,965%.
CHANGES
Le dollar profite des anticipations de resserrement monétaire plus rapide aux Etats-Unis, des inquiétudes sur la guerre en Ukraine et du repli de l’euro après des indices PMI mitigés.
Son indice, qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence, gagne 0,58% et l’euro cède 0,25% à 1,0515 dollar.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont quasi stables, tiraillés entre les craintes de ralentissement de l’économie chinoise et celles d’une diminution de l’offre russe après un éventuel embargo de l’Union européenne.
L’Allemagne est prête à soutenir un embargo européen sur le pétrole russe, a déclaré son ministre de l’Economie, ajoutant que les nouvelles sanctions devraient tenir compte de la dépendance des autres pays de l’Union européenne aux approvisionnements russes.
Le Brent perd 0,16% à 106,97 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 0,11% à 104,58 dollars
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par Matthieu Protard)