Safran alerte sur l’impact de la guerre en Ukraine mais confirme ses objectifs
PARIS (Reuters) – Safran a mis en garde vendredi contre les impacts « significatifs » de la guerre en Ukraine et de la hausse de l’inflation, mais a confirmé ses prévisions pour l’ensemble de l’année et fait état d’une croissance de son chiffre d’affaires au premier trimestre.
Le deuxième équipementier aéronautique mondial, spécialiste des motorisations et des systèmes d’atterrissage notamment, a annoncé un chiffre d’affaires trimestriel ajusté en hausse de 16,9% sur une base organique, à 4,071 milliards d’euros.
« Nous prenons des mesures vigoureuses pour compenser intégralement l’impact du conflit russo-ukrainien et de l’inflation sur la marge, notamment en réalisant des économies supplémentaires (…) et en effectuant un contrôle rigoureux du rythme des dépenses », a déclaré le directeur général Olivier Andries dans un communiqué.
Safran coproduit avec General Electric les moteurs à propulsion les plus vendus au monde pour les avions de ligne moyen-courriers de Boeing et Airbus par le biais de leur entreprise commune CFM.
Le marché secondaire civil, très surveillé — déprimé pendant la pandémie de COVID-19 — a augmenté de 52,9% en dollars au premier trimestre, contribuant à une hausse de 18,8% des revenus totaux de la division propulsion.
Le groupe a suspendu ses exportations et services en Russie en vertu des sanctions de l’Union européenne imposées au pays à la suite de l’invasion de l’Ukraine.
Safran était actif sur le marché russe où il fournissait des hélicoptères Kamov et des moteurs pour l’avion régional Superjet, tout en assurant les services pour quelque 500 avions de ligne propulsés par CFM. L’utilisation des lancements russes Soyouz pour le projet fusée ArianeGroup avec Airbus a été suspendue.
Par ailleurs, le groupe dépend du titane russe à 50% pour la production des pièces de moteur et des trains d’atterrissage, mais a indiqué avoir des réserves pour 2022 et chercher des alternatives, notamment aux États-Unis.
Enfin, Safran a annoncé des « économies de coûts vigoureuses » pour compenser l’impact de 1,5% sur sa marge récurrente 2022, lié également à la pression inflationniste sur les matières premières et les confinements en Chine qui affectent sa chaîne d’approvisionnement.
(Reportage de Tim Hepher ; version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)