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Yvan Colonna inhumé à Cargèse, la Corse retient son souffle

Recouvert d’un drapeau à tête de Maure, le cercueil du militant indépendantiste corse Yvan Colonna a été porté à dos d’hommes jusqu’à l’église de son village natal de Cargèse, dans l’ouest de la Corse, vendredi, pour des obsèques en forme d' »hommage national » qui font craindre de nouvelles violences sur l’île au terme de la période de deuil voulue par la famille.

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Yvan Colonna est décédé lundi soir à 61 ans dans un hôpital de Marseille, près de trois semaines après avoir été violemment agressé par un codétenu radicalisé à la prison d’Arles (Bouches-du-Rhône), où il purgeait une peine de prison à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998.

Cette agression qui avait laissé Yvan Colonna dans le coma, et dont les circonstances restent difficilement explicables compte tenu de son statut théoriquement protégé de « détenu particulièrement signalé », a provoqué une flambée de violences sur l’île.

Plusieurs dizaines de policiers et gendarmes ont été blessés pendant de violentes émeutes rassemblant en grande majorité de très jeunes manifestants et encouragées par certains militants nationalistes corses aux cris d' »Etat français assassin ».

Pour tenter de ramener le calme à l’approche de l’élection présidentielle française, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu sur l’île il y a dix jours en se disant disposé à entamer dès début avril des discussions en vue d’une autonomie de la Corse.

PAS D’AUTONOMIE SANS CALME, DIT MACRON

Le président Emmanuel Macron a confirmé qu’un débat sur l’autonomie n’était « pas tabou », puisqu’il l’avait lui-même évoqué au début de son mandat, mais il a conditionné sa tenue à la fin des violences.

Pour apaiser les tensions, les autorités françaises ont aussi accédé à une demande de longue date de deux autres membres du « commando Erignac », Pierre Alessandri et Pascal Ferrandi, qui demandaient à pouvoir bénéficier d’une mesure de rapprochement pour finir leurs peines à la maison d’arrêt de Borgo (Haute-Corse).

Si l’annonce du décès d’Yvan Colonna n’a pas provoqué de nouvelles violences, le rapatriement de son cercueil en Corse, où il avait déjà été accueilli mercredi soir à Ajaccio par une haie d’honneur de centaines de militants nationalistes portant des drapeaux corses, a suscité des crispations.

Emmanuel Macron a ainsi qualifié de « faute » la décision à ses yeux « inappropriée » de la Collectivité de Corse, dont l’autonomiste Gilles Simeoni dirige le conseil exécutif, de mettre en berne les drapeaux accrochés à son fronton.

Gilles Simeoni avait aussi décrété une minute de silence dans l’ensemble de la Corse ce vendredi à 15h00, l’heure à laquelle devait débuter la messe funéraire.

Nombre de responsables politiques français ont jugé déplacé l’hommage rendu à l’assassin du préfet Erignac, Gérald Darmanin parlant jeudi d’une « sorte d’insulte à l’Etat français », même si l’ancien berger de Cargèse, arrêté au terme d’une longue cavale, n’a eu de cesse de clamer son innocence.

Face au risque de nouvel embrasement à l’issue de la période de recueillement demandé par la famille d’Yvan Colonna, Emmanuel Macron a répété mardi à la radio France Bleu qu’il ne pourrait y avoir de discussions sur l’autonomie de la Corse que si le calme se maintient sur l’île.

La procession funéraire, suivie par une foule imposante dans les ruelles étroites du village de Cargèse, au nord d’Ajaccio, et les obsèques se sont déroulées vendredi dans le calme et le silence, comme le souhaitait la famille de l’ancien berger.

(Rédigé par Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)

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