Pêche: La France demande à Bruxelles d’accentuer la pression sur les Britanniques
par Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse
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PARIS (Reuters) – La France, qui attend toujours des autorités britanniques la délivrance de 73 licences à ses pêcheurs, va demander dans les prochains jours à la Commission européenne d’engager des actions politique et juridique pour accentuer la pression sur la Grande-Bretagne, a annoncé vendredi le gouvernement.
« Nous avons obtenu 93% des licences de pêche post-Brexit mais il reste quelques dizaines de licences à obtenir qui sont autant d’embarcations, autant de familles qu’on doit défendre absolument », a déclaré le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Clément Beaune, à l’issue d’une réunion à l’Elysée avec une délégation de pêcheurs, en présence d’Emmanuel Macron.
« La prochaine étape, c’est que nous demanderons dans les prochains jours à la Commission européenne de réunir ce qu’on appelle le Conseil de partenariat qui est prévu par l’accord de Brexit quand il y a un problème », a-t-il ajouté.
« Nous demanderons aussi dans les prochains jours à la Commission d’engager un contentieux, une procédure juridique pour des licences auxquelles nous avons droit. »
La France reproche au Royaume-Uni de ne pas respecter l’accord de commerce et de coopération pour l’après-Brexit adopté en décembre 2020 par le Parlement britannique en accordant trop peu de licences à ses pêcheurs pour accéder à une zone de six à douze milles nautiques au large des côtes britanniques, ainsi que de celles de Jersey et Guernesey.
Selon la ministre de la Mer, Annick Girardin, également présente à la réunion de l’Elysée, la France réclame toujours 73 licences.
Parmi elles, Paris dressera rapidement une liste des licences « les plus prioritaires » pour lesquelles elle demandera à Bruxelles d’engager un contentieux, a précisé Clément Beaune.
« Ça mettra sans doute plusieurs semaines, peut-être plusieurs mois, les pêcheurs le savent, mais le simple fait de déclencher cela, que les Britanniques ont toujours écarté, ça sera un signal d’engagement européen en complément du dialogue et de la fermeté politique que nous appliquons », a-t-il dit.
En parallèle, la réunion du Conseil de partenariat, un organe veillant à la bonne application de l’accord post-Brexit, devra accentuer la pression politique sur Londres, a ajouté le secrétaire d’Etat.
« C’est une instance politique qu’on n’a jamais réunie pour l’instant et qu’on va demander de réunir le plus rapidement possible pour dire aux Britanniques que c’est un problème européen, qu’ils ne respectent pas à 100% l’accord. »
Clément Beaune a dit espérer une réunion de cette instance au mois de janvier.
(Reportage Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse, édité par Sophie Louet et Jean-Michel Bélot)