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Nucléaire iranien: Les USA pourraient chercher à mettre Pékin et Moscou de leur côté

par Arshad Mohammed et John Irish

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WASHINGTON/PARIS (Reuters) – L’objectif affiché par Washington pour les discussions sur le nucléaire iranien devant reprendre fin novembre à Vienne est de déterminer si un retour commun des Etats-Unis et de l’Iran dans l’accord de 2015 est possible, mais, en sous-main, son but pourrait être d’obtenir le soutien de Pékin et de Moscou pour qu’ils fassent pression sur Téhéran en cas d’échec des pourparlers, ont déclaré des diplomates.

Les puissances occidentales répètent que le temps presse pour raviver le Plan d’action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) que l’ancien président américain Donald Trump a abandonné en 2018, rétablissant les sanctions américaines contre l’Iran, plongeant dans le désarroi les parties toujours prenantes de l’accord – Allemagne, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie – et provoquant la colère de Téhéran.

Depuis lors, l’Iran s’affranchit par étapes des termes du pacte prévoyant l’encadrement de ses activités nucléaires en échange d’une levée des sanctions économiques internationales.

Les « E3 », les trois pays européens signataires du PAGC en 2015 – Allemagne, France, Grande-Bretagne -, travaillent étroitement avec les Etats-Unis pour rétablir l’accord.

Ces démarches sont soutenues par la Russie, notamment auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui surveille les activités nucléaires iraniennes.

En revanche, la Chine continue d’acheter du pétrole iranien malgré les sanctions américaines, offrant une bouée de sauvetage économique à l’Iran et affaiblissant ce levier des Etats-Unis.

MOSCOU « PLUS SERVIABLE » QUE PÉKIN

Une manière pour Washington de contraindre Téhéran à revenir dans le PAGC ou, si cela est impossible, à accepter un nouvel accord serait de persuader Moscou et Pékin que l’obstacle est l’Iran, pas les Etats-Unis, ont déclaré des diplomates.

« Ils ont besoin de la Chine et de la Russie », a dit sous couvert d’anonymat un diplomate occidental à propos des Etats-Unis.

Alors que les Etats-Unis s’étaient initialement attiré les critiques pour leur retrait de l’accord de 2015 et le rétablissement des sanctions contre l’Iran, la responsabilité de l’impasse diplomatique pourrait avoir glissé vers Téhéran, sur fond d’efforts du président américain Joe Biden pour raviver le pacte.

Des discussions indirectes entre Washington et Téhéran ont été ouvertes à Vienne en avril dernier, avant d’être ajournées en juin à la suite de l’élection présidentielle iranienne ayant débouché sur la victoire de l’ultra-conservateur Ebrahim Raïssi.

Un septième cycle de pourparlers doit débuter le 29 novembre dans la capitale autrichienne. Les attentes sont faibles.

Diplomates américains et européens sont agacés par ce qu’ils considèrent comme des demandes irréalistes de Téhéran, dont ce que l’un d’entre eux a décrit comme une récente lubie iranienne d’obtenir la levée de toutes les sanctions imposées depuis 2017.

La reprise des discussions de Vienne doit permettre de déterminer la volonté de l’Iran de revenir dans l’accord de 2015. A défaut, le rendez-vous pourrait servir aux Etats-Unis à tenter d’obtenir un soutien plus fort de la Chine et de la Russie pour qu’elles exercent des pressions contre Téhéran.

Moscou est un « partenaire plus serviable » que Pékin, a déclaré un autre diplomate occidental, ajoutant que le meilleur moyen d’obtenir le soutien de la Chine était de recourir à la diplomatie plutôt que de sanctionner les entreprises chinoises achetant du pétrole iranien.

« Nous devons parler à la Chine et la mettre de notre côté », a dit cet émissaire.

« PAS NAÏF »

Au cours d’un long sommet virtuel dans la nuit de lundi à mardi, Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping ont discuté de la manière dont ils pourraient harmoniser leurs positions dans les discussions sur le nucléaire iranien.

Les grandes puissances mondiales estiment que leur cohésion sera l’une des clés pour ramener l’Iran dans l’accord sur son programme nucléaire, a déclaré un troisième diplomate occidental.

« Cela devient d’autant plus important lorsque nous abordons un point crucial dans les discussions », a ajouté ce diplomate en référence au prochain cycle de pourparlers et aux espoirs occidentaux que Pékin pourrait finir par décider de réduire ses achats de brut iranien.

Aux yeux de Robert Einhorn, analyste chez Brookings Institution, il serait opportun pour les Etats-Unis de montrer qu’ils font des efforts supplémentaires pour raviver l’accord. Car, si les démarches échouent, il leur faudrait alors « s’assurer que le monde considère l’Iran comme la raison de l’échec », a-t-il dit.

Le département d’Etat américain déclare vouloir suivre la voie diplomatique même en cas d’échec des discussions visant à sauver le PAGC.

« Nous voulons proposer à l’Iran un choix clair sur la voie à suivre. C’est notre préoccupation, nous ne réfléchissons pas à qui blâmer », a dit un représentant américain sous couvert d’anonymat.

Washington n’est « pas naïf » sur ce que Téhéran vise à réaliser en avançant sur son programme nucléaire pendant que les discussions progressent « à un rythme d’escargot », a-t-il ajouté. « Nous adaptons notre position aux actions de l’Iran même si nous cherchons, en bonne foi, à relancer le PAGC (…) Il serait faux de penser que notre politique est statique ».

(Reportage Arshad Mohammed et John Irish; version française Jean Terzian, édité par Blandine Hénault)

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