Et Jésus dit : Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi. Matthieu 19:14
Dans Matthieu 19:14, Jésus dit : « Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi ; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. » Dans la société antique, l’enfant n’est pas un symbole d’innocence mais de dépendance : il représente celui qui n’a ni pouvoir ni statut, et qui dépend entièrement de ses parents. Le royaume des cieux est pour leurs pareils.
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Quelle qualité Jésus voulait-il souligner en donnant l’exemple des enfants ?
En disant : « Celui qui ne reçoit pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera pas » , Jésus voulait surtout parler de la confiance des enfants envers leurs parents et de leur dépendance d’eux. « Dans cette parole de Marc 10.15, dit W. Neil, ce n’est pas tant la simplicité ou l’humilité des petits enfants que notre Seigneur loue, mais leur totale dépendance. Telle est l’attitude que Dieu souhaite en ceux qui désirent entrer dans son royaume. Mais que signifient ces paroles plutôt énigmatiques ? Où est le royaume de Dieu ? Qu’est-il ? Est-ce quelque chose dans quoi nous pouvons entrer maintenant ou une réalité future ? Une partie de nos difficultés provient du fait que nous voyons sous le mot royaume un territoire – le royaume de Norvège, le Royaume uni etc. Mais le mot traduit pas royaume signifie en fait ‘souveraineté’, ‘règne royal’ ; ainsi, le royaume de Dieu signifie la souveraineté de Dieu, et entrer dans le royaume de Dieu veut dire accepter la souveraineté de Dieu sur nos vies, et c’est là quelque chose que nous commençons à faire ici et maintenant.
« Un petit enfant est entièrement dépendant de sa mère. Lorsqu’il entreprend ses premiers pas hésitants, il sait qu’il ne tombera pas ou ne se blessera pas puisque sa mère est là pour le rattraper. C’est cette relation que nous devrions avoir avec Dieu. Il nous faut mettre de côté notre orgueil et notre confiance en nos propres efforts et accepter l’aide de Dieu et sa direction comme un cadeau, reconnaissant que nous sommes totalement dépendants de lui. Cela n’a rien à voir avec l’innocence des enfants. Car quel enfant est innocent à partir du moment où il quitte le berceau ?
Jésus savait suffisamment ce qui se passait dans les enfants – et dans les hommes et les femmes – pour ne pas parler de l’innocence comme d’une qualification éventuelle d’une juste relation avec Dieu. Après tout, c’étaient des pécheurs que le Christ est venu sauver. Au lieu de cela, il demande la dépendance, la confiance et la réceptivité, et il nous dit que si nous nous approchons de Dieu dans cet esprit, nous expérimenterons la juste relation avec lui ici et maintenant.
« Parfois l’Évangile parle d’entrer dans le royaume. D’autres fois, surtout dans le quatrième évangile, il est question d’entrer ‘dans la vie’ ou ‘dans la vie éternelle ’. Les deux expressions signifient la même chose. Jésus a dit : ‘Je suis venu afin que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance ’ (Jean 10.10). Il aurait tout aussi bien pu dire : Je suis venu afin que les hommes entrent dans le royaume de Dieu. Mais il leur faut accepter la vie – le royaume, la nouvelle relation avec Dieu – comme un don gratuit de sa grâce, et lui faire entièrement confiance, comme un petit enfant fait confiance à ses parents » (W. Neil DS pp. 64-65).
Le NT ne parle pas de l’innocence des enfants, au contraire, il souligne qu’ils sont querelleurs (1 Corinthiens 3.1-3), immatures (1 Corinthiens 13.11 ; Hébreux 5.13), faciles à séduire (Marc 6.24), déraisonnables (1 Corinthiens 14.20), instables (Ephésiens 4.14), dépendants des autres (Galates 4.1-2). Ils ne sont pas des exemples de simplicité, d’humilité et de réceptivité, mais souvent égoïstes, rusés et méfiants, effrontés et cruels. C’est pourquoi Paul demande : « Ne soyons pas des enfants » (Ephésiens 4.14).
Par contre, ils ne peuvent pas s’appuyer sur un acquis antérieur, sur leur sagesse. Jésus semble dire : Oubliez tout ce que vous savez ; osez un recommencement à zéro avec Dieu ! C’est par une nouvelle naissance que l’on peut entrer dans le royaume de Dieu.
« Les enfants ne sont pas humbles au sens moral du mot, et Jésus devait le savoir au moins aussi bien que nous ! Ils sont, de par leur âge, dans une situation de dépendance, et, de ce fait, doivent tout attendre des autres, ce qui explique d’ailleurs, que leurs sursauts de vanité tombent aussi vite qu’ils sont apparus. Cette ‘situation’ est bien une situation ; elle n’est pas une vertu, mais une grâce d’état, exactement comme celle des pauvres de Matthieu 5.3 ou de ceux dont parle Jacques (1.9). L’enfant est conduit, par la nécessité même, à vivre par grâce… tout lui est donné. Réduit à ses seules possibilités, il doit mourir, et voici qu’il attend tout avec confiance de la vie » (J. Valette Marc III p. 15).