France: Le secteur des renouvelables craint un fort ralentissement avec le RN
par Forrest Crellin et Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) – Le secteur des énergies renouvelables en France s’exposerait à un fort ralentissement des projets éoliens et solaires si l’extrême droite remportait les prochaines élections législatives, alors même qu’une loi de programmation attendue de longue date devait permettre d’accélérer leur développement.
La décision surprise d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale après les élections européennes de dimanche, qui ont vu le Rassemblement national (RN) réunir plus de 31% des voix, pourrait aboutir à confier la politique énergétique du pays au parti d’extrême droite à l’issue du scrutin des 30 juin et 7 juillet.
En la matière, le RN s’est engagé à « rendre aux ménages » cinq milliards d’euros de subventions « versées notamment aux éoliennes », à « arrêter » les projets éoliens et à « démanteler progressivement » les parcs existants. Le parti de Marine Le Pen veut en outre « relancer » les filières nucléaire et hydroélectrique et investir dans l’hydrogène.
« Il est clair qu’un Parlement dominé par le RN faciliterait la mise en œuvre d’une législation qui a minima ralentirait le développement des projets d’énergie renouvelable », a déclaré un porte-parole de Velocita Energies, filiale du chinois Envision qui exploite des parcs éoliens en France.
L’action Engie, premier producteur d’énergie éolienne terrestre en France, a chuté de 6,1% depuis lundi, réduisant sa capitalisation boursière de 2,1 milliards d’euros. La France, qui dispose d’une capacité éolienne et solaire installée d’environ 45 gigawatts (GW), est à la traîne de ses voisins en matière d’énergies renouvelables et n’a pas atteint les objectifs fixés par la Commission européenne. Environ 65% de sa production d’électricité provenait du nucléaire en 2023.
Alors que le gouvernement devait présenter jeudi un nouveau projet de programmation énergétique et le soumettre à consultation à partir du 27 juin, ce texte – déjà en retard de près d’un an – est suspendu à l’issue des prochaines élections.
« LE CHAMP EST COMPLÈTEMENT LIBRE »
Selon les projets successifs présentés depuis fin 2023, il prévoyait de doubler le rythme annuel des installations solaires pour atteindre 75 à 100 GW en 2035 (contre 21,1 GW à fin mars), avec 40 à 45 GW d’installations éoliennes terrestres (contre 22,3 GW) et 18 GW d’éoliennes en mer (contre 1,5 GW).
Le RN ne démantèlera probablement pas les éoliennes existantes en raison de la menace d’actions en justice, mais l’octroi de nouveaux permis pourrait se tarir si le parti accède au pouvoir, a déclaré un responsable d’une entreprise européenne possédant des parcs éoliens dans le pays.
Selon une évaluation réalisée à l’été 2023 par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), le soutien public au solaire photovoltaïque devrait coûter environ 590 millions d’euros en 2024, tandis que l’éolien terrestre rapporterait à l’Etat près de 3 milliards.
Un déploiement ralenti des énergies renouvelables pourrait également réduire la capacité de la France à couvrir sa demande énergétique au cours des 15 prochaines années avant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, selon Rana Adib, directrice exécutive de REN21.
« La France doit contribuer au système énergétique européen en développant, au côté du nucléaire, les énergies renouvelables qui ont démontré leurs atouts et leur compétitivité et seront indispensables, compte tenu du coût et du calendrier de déploiement du nouveau nucléaire », a pour sa part fait valoir Engie dans une déclaration écrite.
Jules Nyssen, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), a de son côté souligné que les élections législatives allaient se tenir « dans un contexte où le champ est complètement libre », les projets gouvernementaux en matière de transition énergétique n’ayant été annoncés que dans des discours, dont celui d’Emmanuel Macron à Belfort, début 2022.
« Ce constat nous amène à considérer qu’il y a un très gros enjeu autour des questions énergétiques dans ces élections législatives (…). Il y a une certaine urgence à clarifier la situation mais, au moins, on va avoir un Parlement réélu et un gouvernement qui va en découler et dont j’espère qu’il aura de la légitimité politique pour avancer dans le bon sens », a-t-il dit.
(Edité par Blandine Hénault)
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