Wall Street attendue en baisse, la politique française en ligne de mire
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVpar Diana Mandia
(Reuters) – Wall Street est attendue en légère baisse lundi à l’ouverture et les Bourses européennes progressent à mi-séance, même si celle de Paris a été touchée pendant la majeure partie de la matinée par les inquiétudes concernant une éventuelle motion de censure contre le gouvernement français. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,06% pour le Dow Jones, de 0,07% pour le Standard & Poor’s-500 et de 0,02% pour le Nasdaq.. À Paris, le CAC 40, qui avait été dans le rouge pendant la majeure partie de la matinée, gagne 0,10% à 7.242,45 points vers 12h24 GMT. À Francfort, le Dax avance de 1,08% et à Londres, le FTSE 100 prend 0,34%.
L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,53%, le FTSEurofirst 300 de 0,59% et le Stoxx 600 de 0,55%.
Les principales Bourses européennes sont dans le vert lundi, bien que Paris vacille face à la situation politique en France, le projet de budget de la sécurité sociale du gouvernement menaçant de déclencher une motion de censure et de faire tomber un exécutif qui n’est en place que depuis le mois de septembre dernier.
Le Premier ministre Michel Barnier s’est engagé lundi à ce qu’il n’y ait pas de déremboursement des médicaments en 2025, une concession demandée par le Rassemblement national (RN) qui semble avoir calmé un peu les marchés alors que le gouvernement, en absence du soutien nécessaire, pourrait avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution qui permet l’adoption du projet de budget de la Sécurité sociale sans vote mais ouvre la voie à une motion de censure.
Selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, il ne semble pas y avoir de solution pour satisfaire les demandes de Marine Le Pen tout en réduisant le déficit budgétaire conformément aux exigences de l’UE. Michel Barnier pourrait faire des concessions, mais dans ce cas, il devra convaincre les investisseurs que les choses vont s’arranger, a dit l’analyste.
« Cette situation n’a rien de normale ni de saine. Les marchés subissent des soubresauts, l’économie réelle est dans le brouillard », écrivent les analystes d’ODDO dans une note publiée lundi.
Les difficultés de Stellantis, dont l’action souffre (-8,6%) après l’annonce de la démission abrupte de son directeur général, Carlos Tavares, et l’indicateur PMI manufacturier de novembre pour la France, qui a affiché la plus forte baisse des nouvelles commandes depuis la première vague de la pandémie de COVID-19, n’aident pas non plus à l’optimisme.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent une série de données économiques plus tard cette semaine, y compris le rapport mensuel sur l’emploi, afin d’évaluer la trajectoire des taux d’intérêt de la Réserve fédérale, qui doit se prononcer sur les coûts d’emprunt lors de sa prochaine réunion du 18 décembre.
Aux valeurs, le détaillant de vêtements GAP prend 3,5% en avant-Bourse après que J.P. Morgan a relevé sa recommandation à « surpondérer » contre « neutre ».
VALEURS EN EUROPE
L’indice automobile recule de 0,7%, plombé par Stellantis. Renault et Valeo baissent entre 0,8 et 1,4% dans le sillage du constructeur né de la fusion entre PSA et FCA.
Ipsos, qui a confirmé lundi des discussions pour un rachat de Kantar Media, cède 2,9%.
Delivery Hero recule pour sa part de 11,4%, la plate-forme de livraison ayant annoncé lundi que les livreurs de son unité Glovo en Espagne seraient embauchés en tant qu’employés.
TAUX
Les rendements obligataires reculent en zone euro, alors que les investisseurs digèrent la forte baisse de l’activité manufacturière du mois dernier et une nouvelle baisse de la demande qui a anéanti les espoirs d’une reprise imminente.
Le rendement du Bund allemand à dix ans recule ainsi 4,1 points de base à 2,0470%. Le deux ans cède 3,9 points de base à 1,9160%
Le « spread » ou écart de rendement entre le Bund allemand et l’OAT française à 10 ans se détend à 82,4 pb après les annonces de Matignon. Il avait grimpé en début de séance jusqu’à 86,4 pb, les investisseurs s’inquiétant d’une possible censure du gouvernement de Michel Barnier. Aux Etats-Unis, les rendements progressent alors que les investisseurs se positionnent pour de nombreuses publications d’indicateurs cette semaine, y compris le rapport mensuel sur l’emploi prévu vendredi, qui pourrait être décisif avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed) du 18 décembre.
Le rendement des Treasuries à dix ans prend 1,3 point de base à 4,2071%. Le deux ans avance de 1,8 point de base à 4,1920%.
CHANGES
L’euro recule lundi de 0,52% à 1,0520 dollar et enregistre sa plus forte baisse mensuelle depuis mai 2023, plombé par la politique française. Le dollar continue de se renforcer au début d’une semaine clé pour les perspectives des taux d’intérêt américains et gagne 0,49% face à un panier de devises de référence.
Plusieurs responsables de la Fed s’exprimeront cette semaine, notamment le président de la Fed, Jerome Powell, mercredi, et les traders estiment à environ 66% les chances d’une baisse d’un quart de point des taux de la Fed le 18 décembre.
La monnaie américaine a reçu ce week-end un coup de pouce supplémentaire de la part du président élu des États-Unis, Donald Trump, qui a mis en garde les pays émergents du BRICS contre toute tentative de remplacer le billet vert par une autre monnaie.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent lundi, soutenus par une forte activité industrielle en Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, et par l’escalade des tensions au Proche-Orient, où Israël a repris ses attaques contre le Liban en dépit d’un accord de cessez-le-feu.
Le Brent avance de 1,07% à 72,61 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,09% à 68,74 dollars.
PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES À L’AGENDA DU 2 DÉCEMBRE:
PAYS GMT INDICATEUR PÉRIODE CONSENSUS PRÉCÉDENT
US 15h00 ISM manufacturier Nov. 47,5 46,5
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)