L’Europe finit dans le rouge sur fond d’escalade au Proche-Orient
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par Diana Mandia
(Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, les investisseurs fuyant le risque en raison des craintes d’une éventuelle attaque imminente de l’Iran contre Israël, ce qui a fait grimper les prix du pétrole et des obligations souveraines.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,81% à 7.574,07 points. A Francfort, le Dax a reculé de 0,65%, tandis qu’à Londres, le FTSE 100 a pris 0,48%, soutenu par les ressources de basse.
L’indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 0,99%, le FTSEurofirst 300 de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,44%.
Les tensions géopolitiques au Proche-Orient ont éclipsé mardi les données rassurantes sur l’inflation dans la zone euro et les bons présages sur une troisième baisse des taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) en octobre, détournant les investisseurs du risque et faisant passer dans le rouge de nombreux indices qui avaient ouvert en hausse.
Selon un haut responsable de la Maison blanche, les États-Unis disposent d’indications selon lesquelles l’Iran se prépare à lancer une attaque imminente de missiles balistiques contre Israël, tandis que l’armée israélienne a fait état de violents combats face au Hezbollah dans le sud du Liban, où elle a dit mener des opérations terrestres « ciblées » contre le mouvement chiite libanais.
« La situation au Moyen-Orient continue d’évoluer rapidement. L’Iran et le Liban étant plus directement impliqués dans le conflit au Moyen-Orient, les réactions actuelles se traduisent par une hausse des prix du brut et de l’or, a dit Anthony Saglimbene, stratégiste chez Ameriprise Financial.
La crainte d’une extension du conflit dans une région productrice de pétrole a immédiatement fait grimper les prix du brut qui, jusqu’à présent, avaient assez bien résisté aux tensions au Proche-Orient grâce aux perspectives d’une offre solide.
Les valeurs refuges telles que le dollar américain, le yen japonais et le franc suisse se sont renforcés, tout comme les prix des obligations souveraines, dont les rendements étaient déjà en nette baisse en raison du ralentissement de l’inflation dans la zone euro sous la barre des 2% pour la première fois depuis plus de trois ans.
La décélération des prix a par ailleurs alimenté les espoirs d’une troisième baisse des taux lors de la réunion de la BCE ce mois-ci, tout comme les commentaires de plusieurs responsables de l’institution basée à Francfort, dont le gouverneur de la banque de Finlande, Olli Rehn.
En France, la séance a été plutôt volatile et marquée par le discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, qui a dit devant l’Assemblée nationale prévoir une taxe exceptionnelle sur les grands groupes qui réalisent des profits importants, une initiative visant à contribuer à l’effort de réduction de la dette.
Selon les analystes de Barclays, la croissance du bénéfice par action des valeurs financières françaises pourrait être particulièrement affectée par cette mesure, notamment chez les banques.
VALEURS
Deux secteurs lourds du CAC 40, le luxe et les banques, dans le rouge depuis le début de la séance, ont creusé leurs pertes vers la fin de journée en raison des annonces de Barnier et dans un contexte d’aversion au risque lié à la situation géopolitique.
À Paris, Kering, dont la recommandation sur la valeur avait eté abaissée à « vendre » par Goldman Sachs en début de journée, a abandonné 2,8%, tandis que L’Oréal, LVMH et Hermès ont cedé entre 2,6% et 3,5%. Le compartiment européen du secteur a reculé pour sa part de 2,5%.
L’action Air France-KLM a perdu 6,7%, touchant le plus bas de l’indice SBF 120, après une information du journal Les Echos faisant état d’une possible hausse de la taxe sur les billets d’avion en France.
Le compartiment européen du pétrole a fini sur un gain de 1,35%, soutenu par la hausse des prix du brut.
À Francfort, Covestro a pris 3,7% alors que la compagnie pétrolière publique d’Abou Dhabi, ADNOC, a annoncé mardi avoir accepté de racheter le géant de la chimie.
A WALL STREET
Les principaux indices de Wall Street reculent mardi en raison des craintes d’une escalade au Moyen-Orient, alors que les investisseurs digèrent les données sur le marché du travail et l’activité du secteur manufacturier publiés plus tôt dans la journée.
LES INDICATEURS DU JOUR
L’activité manufacturière en zone euro a reculé en septembre à son rythme le plus rapide depuis le début de l’année, et l’Allemagne, première économie d’Europe, a enregistré sa plus forte détérioration des conditions de travail dans les usines depuis 12 mois, montre une enquête publiée mardi.
Aux Etats-Unis, l’activité manufacturière est resté stable en septembre, mais les nouvelles commandes se sont améliorées et les prix payés pour les intrants ont ralenti pour atteindre leur plus bas niveau en neuf mois, selon l’enquête mensuelle de l’Institute for Supply Management (ISM) publiée mardi.
Le dernier rapport « Jolts » (Job Openings and Labor Turnover Survey) du département du Travail américain a par ailleurs montré que le nombre d’offres d’emploi a progressé de façon inattendue en août.
CHANGES
Les valeurs refuges sont recherchées dans un contexte d’incertitudes géopolitiques, ce qui renforce le dollar américain face à la devise européenne.
Le billet vert, qui évoluait déjà en hausse après que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a repoussé lundi les paris sur d’autres réductions agressives des taux d’intérêt, gagne 0,50% face à un panier de devises de référence, tandis que l’euro recule de 0,63% à 1,1064 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires ont fortement reculé en zone euro en réponse aux données sur l’inflation de septembre et dans un contexte d’aversion au risque qui a fait grimper les prix des obligations souveraines.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu 9,1 points de base à 2,0430%, tandis que le deux ans a reculé de 4,8 points de base à 2,0240%.
Le rendement de l’OAT à dix ans a abandonné 9,8 points de base à 2,8260% et celui des emprunts d’Etat italien de même échéance a cédé 8,2 points de base à 2,8260%.
Aux Etats-Unis, les rendements des obligations du Trésor sont également en baisse, les signes d’escalade au Proche-Orient ayant stimulé la demande de valeurs refuges et donc le prix des obligations.
PÉTROLE
Les prix du pétrole progressent de plus 3% après d’informations de presse selon lesquelles l’Iran se prépare à lancer une attaque de missiles contre Israël.
Le Brent prend 3.75% à 74,39 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 4% à 70,90 dollars.
A SUIVRE LE 2 OCTOBRE:
Eventuel texte para en cas d’indicateurs majeurs, évènements monétaires et/ou politiques importants attendus le lendemain.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá)