La renaissance du Cinéma camerounais est une réalité
La cérémonie d’ouverture de la 5e édition des journées du jeune cinéaste le jeudi 11 août 2022 dans la salle Sita Bella à Yaoundé a fini par convaincre les plus sceptiques.
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Les cinéastes de tout bord ont répondu massivement présent à ce rendez-vous des « no name ».La salle de Sita Bella est devenue étroite avec ses à peine 200 places pour le public cinéphile et jeunes passionnés, lâchés sur des appareils. Strass ; palettes et autres bling bling étaient de la partie pour ces apprentis du 7eme art qui continuent de rêver de faire carrière dans ce noble métier. Dans une tribune libre publiée le 11 Aout 2022 sur sa page Facebook intitulée « Cinéma camerounais, Il faut y croire! » le président de l’association des journalistes critique de cinéma ; Martial Ebenezer NGUEA pense que le rêve est permis pour les jeunes au pays de Bassek ba kobhio. Le travail de ces enfants le confirme. D’où cette déclaration : « Les pépites naissent tous les jours. Des talents bien construits et d’autres sans doute arrivés à point et qui font de cet art, la beauté de son origine. Le rêve est encore permis. Les mêmes envies des salles obscures obsèdent bon nombre. » Une sortie qui sonne comme appel à l’aide pour l’encadrement serein de ces jeunes qui se risquent encore dans cet art. Mécènes ; pouvoirs publics ; professionnels et le public doivent pleinement jouer leurs partitions pour maintenir la flamme allumée.
L’horizon s’éclaircit avec le temps
La descente aux enfers du cinéma camerounais s’est amorcée en 2003 avec la fermeture d e la salle de cinema le capitole. Six ans après les dernières salles ont suivie. L’ouverture en 2016 des salles Canal olympia n’a véritablement rien changé . Au plan international pas grand-chose à se mettre sous la dent. La bonne nouvelle est qu’il y ‘a des productions qui se font au Cameroun. Les cinéphiles en sont accros. La 5e édition des journées du jeune cinéaste en est une preuve. « Les jeunes veulent faire du cinéma. Ils veulent se faire entendre. Ils croient dur comme fer que le médium par excellence qu’est le cinéma n’est pas mort.Ils s’imposent de l’American way of live. Normal ! Le final cut américain et son éternel climax font toujours l’épopée de toutes les grandes histoires du cinéma. Le pastiche de la bagarre sino-nippone n’est pas un crime. C’est réveiller le mort-vivant pour espérer habiller le monstre en blanc pour le ramener à la vie. Ils ont fait salle comble. » Peux-t-on lire dans le post de Martial nguea. 24h avant la célébration de la journée internationale de la jeunesse ; les jeunes cinéastes font entendre leur voix à la salle Sita Bella qui se trouve étrangement au ministère de la communication. Message reçu par Seyi Lucien représentant personnel du ministre des arts et de la culture.
Retour sur la cérémonie d’ouverture
L’équipe du festival s’est saignée comme d’habitude pour offrir un spectacle de haute facture. Maimounatou et Cinecamer ont abusé de leurs propres économies pour vendre le rêve. Ce n’est pas l’illusion. Les productions projetées valaient le coup. Deux courts métrages « Monster et Jericho » qu’on classe dans le registre de la tragédie. Le premier a mis les pieds dans le plat des violences faites aux femmes qui façonnent des monstres que sont les enfants. Quant au second il nous plonge dans la réalité du capitalisme qui absorbe tout en condamnant à l’isolement les récalcitrants. Que dire des trois épidotes de la série « Koloc 2 fac» qui fait la peinture de la réalité de la vie dans nos minis cités entre étudiants qui partagent le même espace. La démonstration de force des arts martiaux d’une bande des jeunes en enlever de rideau déconnant la violence en milieu scolaire a fixé le cap de cette cérémonie qui a démarré timidement sous un ciel frisquet. Entre les lignes on pouvait percevoir la capacité de résilience que ces jeunes. Lesquels ont trouvé l’occasion de dire avec Martial E. NGUEA « Notre cinéma ne mourra pas à Sita Bella » Il suffit d’y croire.
Thierry EDJEGUE