Fourniret mis en examen pour la disparition d’Estelle Mouzin
PARIS (Reuters) – Le tueur en série Michel Fourniret a été mis en examen mercredi à Paris pour la disparition et la mort probable d’Estelle Mouzin, un dossier criminel encore jamais élucidé qui a donné lieu, depuis 2003, à des théories démenties l’une après l’autre.
Cette information a été confirmée à Reuters de source judiciaire.
La mise en examen de Michel Fourniret pour « enlèvement et séquestration suivie de mort » éclaire d’un nouveau jour, peut-être décisif, des investigations embourbées pendant plus de 15 ans malgré des centaines d’interrogatoires et les efforts inlassables de la famille Mouzin auprès des médias.
La piste menant à celui que la presse surnomme « l’ogre des Ardennes » n’est pas nouvelle – elles est apparue très tôt dans l’enquête – mais le suspect était jusque-là protégé par un alibi : un appel téléphonique passé depuis son domicile en Belgique le jour de la disparition de la fillette, le 9 janvier 2003, à Guermantes, en Seine-et-Marne.
Son ex-épouse Monique Olivier a fragilisé cette thèse en déclarant la semaine dernière, lors d’une audition, qu’elle avait elle-même passé le coup de téléphone en question à la demande de son mari d’alors, confirme-t-on de source judiciaire.
Le tueur en série, âgé de 77 ans, purge actuellement deux peines de prison à perpétuité, l’une pour avoir assassiné en 1988 la compagne d’un truand afin de s’emparer d’un magot, l’autre pour le meurtre de sept adolescentes et jeunes femmes entre 1987 et 2001.
L’affaire Estelle Mouzin était remontée jusqu’au sommet de l’Etat, Nicolas Sarkozy ayant promis aux parents, lorsqu’il était président, que tout serait mis en oeuvre pour faire la lumière.
(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)