Des parties de la forêt amazonienne, vitales pour le climat, ne sont pas protégées, selon une analyse
par Jake Spring
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SAO PAULO (Reuters) – Près de 40% des zones la forêt amazonienne, dont la conservation est, selon les scientifiques, essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique, ne bénéficient pas d’une protection gouvernementale spéciale, indique une analyse publiée mercredi par l’organisation Amazon Conservation.
Les zones concernées sont situées dans le sud-ouest de l’Amazonie, au Pérou, et dans le nord-est, au Brésil, en Guyane et au Suriname, selon les données.
Ces régions de l’Amazonie abritent les arbres les plus grands, les plus denses et la couverture forestière la plus continue, explique Matt Finer, qui dirige le Programme de surveillance de l’Amazonie andine (MAAP) d’Amazon Conservation.
Ces zones contiennent le plus de carbone, qui serait libéré dans l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, si elles étaient détruites par le feu ou l’exploitation forestière.
« Cela donne vraiment une feuille de route globale concernant les zones les plus riches en carbone qu’il est important de protéger », a déclaré Matt Finer.
Amazon Conservation a analysé de nouvelles données fournies par la société d’imagerie par satellite Planet, qui a utilisé des lasers pour obtenir une image tridimensionnelle de la forêt tropicale et l’a combinée avec des modèles d’intelligence artificielle.
Seule la végétation aérienne a été prise en compte dans cette analyse, et non le carbone souterrain présent dans les racines et les sols.
L’analyse du MAAP montre que 61% des zones « puits de carbone » en Amazonie sont protégées en tant que réserves indigènes ou autres terres protégées, mais que le reste n’a généralement pas de protection officielle.
Au Brésil, au Suriname et en Guyane, le niveau de protection est plus faible, avec seulement 51% de ces zones riches en carbone protégées.
Le Pérou protège une plus grande proportion, mais certaines des zones qui ne sont pas protégées sont destinées à l’exploitation forestière.
Une analyse du MAAP publiée le mois dernier a montré que l’Amazonie contenait 71,5 milliards de tonnes de carbone, soit environ le double des émissions mondiales de dioxyde de carbone pour 2022.
L’analyse a également montré que l’Amazonie a absorbé légèrement plus de carbone qu’elle n’en a émis entre 2012 et 2022, ce qui est un signe positif pour le climat.
Cela reste toutefois un sujet de débat intense, d’autres études montrant que l’Amazonie est devenue une source d’émissions de carbone.
(Reportage Jake Spring ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)