Sommet de l’Asean: Le président indonésien exhorte les dirigeants mondiaux à désamorcer les tensions
DJAKARTA (Reuters) – Le président indonésien Joko Widodo a exhorté jeudi les dirigeants mondiaux à désamorcer les tensions lors du sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) pour se concentrer sur la sécurité et le commerce, sous fond de rivalités croissantes entre grande puissances.
La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris, le Premier ministre chinois Li Qiang et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont participé au sommet organisé à Djakarta, ainsi que les dirigeants des pays partenaires comme le Japon ou la Corée du Sud.
Un climat de tension a accompagné les discussions portant sur le commerce, la technologie, l’affirmation croissante de la Chine en mer de Chine méridionale, le refus de la junte birmane de coopérer avec l’Asean sur un plan de paix et les soupçons qui pèsent sur la Corée du Nord quant à son intention de fournir des armes à la Russie.
« Nous avons tous la responsabilité de ne pas créer de nouveaux conflits, de nouvelles tensions, de nouvelles guerres et, dans le même temps, nous avons également la responsabilité de réduire les tensions », a déclaré Joko Widodo, qui préside cette année le bloc des dix membres de l’Asean, au début du sommet.
L’Indonésie et d’autres pays d’Asie du Sud-Est ont mis en garde cette semaine contre les rivalités « destructrices » entre les grandes puissances, faisant ainsi référence aux tensions imminentes entre les États-Unis et la Chine qui, selon eux, les mettent en danger.
Mercredi, le ministre chinois Li a mis en garde contre le déclenchement d’une « nouvelle guerre froide » et a déconseillé aux pays de prendre parti dans un quelconque conflit.
Kamala Harris, qui assistait aux réunions à la place du président Joe Biden, a déclaré que les États-Unis avaient « un engagement durable envers l’Asie du Sud-Est et, plus largement, envers l’Indo-Pacifique ».
La vice-présidente américaine a souligné l’opposition des États-Unis aux « changements unilatéraux du statu quo en mer de Chine méridionale et orientale » lors de ses rencontres avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président philippin Ferdinand Marcos, a déclaré un porte-parole de la Maison-Blanche.
La Chine et le Japon revendiquent tous deux un petit groupe d’îles en mer de Chine orientale.
(Reportage Stanley Widianto, Kate Lamb, Stefanno Sulaiman et Ananda Teresia, rédigé par Kanupriya Kapoor et A. Ananthalakshmi, version française Stéphanie Hamel, édité par Blandine Hénault)