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Second tour à suspense pour la présidentielle argentine

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par Nicolás Misculin

BUENOS AIRES (Reuters) – Les Argentins se rendent aux urnes ce dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle, annoncé très serré, entre le ministre péroniste de l’Economie Sergio Massa et l’ultralibéral Javier Milei, qui promet une thérapie de choc pour sortir le pays d’une profonde crise économique.

Beaucoup d’électeurs ne sont convaincus ni par l’un ni par l’autre et voteront par défaut : par crainte des draconiennes réformes préconisées par Milei, de la fermeture de la banque centrale à l’abandon du peso, ou pour manifester leur colère contre l’équipe sortante.

Quel que soit le vainqueur, « cette élection marquera une profonde rupture dans le système de représentation politique en Argentine », estime Julio Burdman, directeur de l’Observatorio Electoral. « Je pense que toutes les forces politiques que nous avons connues vont se transformer », explique-t-il.

La grande surprise de la campagne présidentielle a été l’émergence de l’économiste et ancien présentateur de télévision Javier Milei, 53 ans, porté par la vague de désenchantement des Argentins vis-à-vis des partis traditionnels, de gauche comme de droite. Son style exubérant et son programme lui valent d’être comparé à Donald Trump ou Jair Bolsonaro.

Le candidat, qui se définit comme libertarien à la tête de son parti La Libertad Avanza, a longtemps brandi une tronçonneuse dans ses meetings pour illustrer sa volonté de « décapiter » l’Etat providence. Il l’a toutefois rangée au placard ces dernières semaines afin de gommer sa réputation d’extrémiste dans l’espoir de prendre des voix au centre.

« NE PAS FINIR DANS LA MISÈRE »

Javier Milei possède une légère avance dans les sondages mais son rival Sergio Massa, 51 ans, homme politique chevronné, a réduit l’écart en promettant des baisses d’impôts et en dénonçant les propositions radicales de son adversaire et les conséquences qu’elles auraient sur le prix des transports, de l’énergie, de la santé, aujourd’hui subventionnés par l’Etat.

« Je vais voter Massa. C’est la seule option pour nous si on veut continuer de vivre dans un Etat démocratique où nos droits sont respectés », déclare Matias Kawior, étudiant de 22 ans à Buenos Aires.

Ses partisans estiment au contraire que Javier Milei est le seul capable de détrôner la « caste » au pouvoir et de mettre fin à des années de crise dans le pays sud-américain de 45 millions d’habitants, où l’inflation frôle les 150% et les coffres de la banque centrale sont vides.

« On ne peut pas voter pour le gouvernement actuel dans cette situation et un vote blanc le favoriserait. Milei est la seule option viable pour ne pas finir dans la misère », déclare Santiago Neria, un comptable âgé de 34 ans.

Au premier tour en octobre, Sergio Massa a remporté 36,7% des suffrages contre 30% environ pour Milei, qui a reçu dans l’entre-deux-tours le soutien de la conservatrice Patricia Bullrich, arrivée troisième.

Les bureaux de vote ouvrent à 08h00 (11h00 GMT) et fermeront vers 18h00, les premiers résultats officiels étant attendus dans la soirée.

(Jean-Stéphane Brosse pour le service français)

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