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République démocratique du Congo: Violents combats à Goma après l’entrée dans la ville des rebelles du M23

par Yassin Kombi et Sonia Rolley

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GOMA, République Démocratique du Congo (Reuters) – Les affrontements se poursuivaient mardi à Goma, plus grande ville de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), dans laquelle les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont pénétré dimanche, marquant une nouvelle escalade dans un conflit qui dure depuis trois décennies.

Les habitants de plusieurs quartiers ont signalé plus tôt dans la journée des tirs d’armes légères et de fortes explosions, en particulier près de l’aéroport, selon des sources onusiennes et des habitants. Des dizaines d’autres soldats de Kinshasa se sont rendus.

Selon des sources diplomatiques et sécuritaires, les rebelles auraient pris le contrôle de l’aéroport de Goma.

Corneille Nangaa, chef de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition politico-militaire comprenant le M23, a revendiqué auprès de Reuters la prise de l’aéroport. Un porte-parole du gouvernement congolais n’était pas immédiatement disponible pour un commentaire.

L’Afrique du Sud a annoncé que quatre de ses soldats participant à la mission de maintien de la paix de l’Onu (Monusco) avaient été tués au cours des combats. En tout, neuf casques bleus sud-africains ont été tués au cours de la semaine écoulée.

Le président Cyril Ramaphosa s’est entretenu au téléphone avec son homologue rwandais Paul Kagame et les deux dirigeants sont convenus de la nécessité d’un cessez-le-feu, selon la présidence sud-africaine.

Le bilan des combats est inconnu. Un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies a déclaré mardi que selon les employés de l’Onu sur place, les hôpitaux de Goma sont submergés de blessés et de « nombreux corps » jonchent les rues de la ville.

Lundi, le Comité international de la Croix-Rouge avait dit avoir pris en charge 117 blessés, dont 86 victimes de blessures par balles, dans un hôpital qu’il gère à Goma.

« Il y a eu une période de calme la nuit dernière mais les tirs ont repris à minuit (23h00 GMT) », a déclaré à Reuters une habitante du quartier de Majengo, au nord de Goma, près de l’aéroport.

« J’ai entendu le crépitement des tirs depuis minuit jusqu’à aujourd’hui (…) cela vient des environs de l’aéroport », a-t-elle ajouté.

Un autre habitant de Majengo a confirmé avoir entendu des coups de feu pendant la nuit et jusqu’à mardi matin.

« Je suis allongé sur le sol avec ma famille », a-t-il expliqué.

WASHINGTON ET PARIS SOUTIENNENT KINSHASA

La RDC, un pays de plus de 100 millions d’habitants et d’une taille à peu près équivalente à celle de l’Europe occidentale, compte plus de 100 groupes armés. Parmi eux, les rebelles du M23 ont repris les armes en 2022, dix ans après une précédente insurrection contre le gouvernement pendant laquelle ils s’étaient déjà brièvement emparés de Goma.

Ces dernières semaines, ils ont rapidement progressé dans la province du Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda, avant de se rapprocher de Goma, ville peuplée de près de deux millions d’habitants et centre vital pour le commerce des minerais de tantale et d’étain, qui sont utilisés dans les téléphones et les ordinateurs.

La ville et son aéroport, où sont basées les forces onusiennes, est aussi un centre logistique crucial pour acheminer de l’aide humanitaire aux millions de personnes déplacées par les combats dans la région.

L’offensive vers Goma est la dernière réplique en date du génocide des Tutsis par des Hutus au Rwanda en 1994, le M23 étant un mouvement à dominante tutsie affirmant défendre les Tutsis de l’est de la RDC.

Les autorités congolaises accusent pour leur part les rebelles d’être une force supplétive de l’armée rwandaise vouée à servir les ambitions expansionnistes de Kigali, une accusation que ce pays rejette de longue date.

Le président congolais Felix Tshisekedi s’est entretenu lundi au téléphone avec le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, qui a affirmé le soutien de Washington à l’intégrité territoriale de la RDC, a fait savoir le département d’Etat.

Interrogé mardi sur Sud-Radio, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé pour sa part le Rwanda à mettre fin à cette offensive et à reprendre le dialogue avec Kinshasa.

Selon des sources diplomatiques, le conflit sera de nouveau au menu du Conseil de sécurité des Nations unies mardi, après une première réunion dimanche.

(Reportage de Yassin Kombi à Goma, avec Sonia Rolley à Paris, Ange Adihe Kasongo et Stanis Bujakera à Kinshasa et Giulia Paravicini à Nairobi ; rédigé par David Lewis et Aaron Ross ; version française Blandine Hénault et Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)

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