Rencontre entre Biden et Xi au Pérou avant l’investiture de Trump
par Trevor Hunnicutt et Jarrett Renshaw
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LIMA (Reuters) -Joe Biden a rencontré samedi le président chinois Xi Jinping pour la dernière fois en tant que président américain, mais l’objectif des deux dirigeants d’atténuer les tensions entre leurs pays avant l’investiture de Donald Trump pourrait être remis en cause par de nouveaux différends sur la cybercriminalité, le commerce, Taïwan et la Russie.
Le président américain sortant et son homologue chinois se sont rencontrés en marge du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Lima, au Pérou, pour leur premier entretien depuis sept mois.
Joe Biden et Xi Jinping ont échangé une poignée de main avant de s’exprimer.
« L’objectif que s’est fixé la Chine de parvenir à une relation stable, saine et durable avec les Etats-Unis reste inchangé », a dit Xi Jinping, qui a toutefois reconnu « des hauts et des bas » dans la relation entre les deux pays.
« La Chine est prête à travailler avec la nouvelle administration américaine pour maintenir la communication, étendre la coopération et gérer les différends. »
Joe Biden a dit à Xi Jinping qu’ils n’avaient pas toujours été d’accord, mais que leurs discussions avaient été « franches » et « sincères ».
Les dirigeants des pays du Pacifique évaluent actuellement les implications du retour à la Maison blanche de Donald Trump, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier.
Dans un discours prononcé à l’Apec, Xi Jinping a appelé ses collègues à promouvoir le libre-échange dans la région en réponse à ce qu’il a présenté comme une hausse du protectionnisme.
Le sommet de l’Apec se tient sur fond de recrudescence des tensions entre la Chine et les Etats-Unis.
Le récent piratage des communications téléphoniques de responsables de l’administration américaine, attribué à Pékin, a suscité la colère de Washington, qui s’inquiète en outre des pressions croissantes exercées par la Chine sur Taïwan et du soutien chinois à la Russie.
Le président taïwanais Lai Ching-te prévoit de se rendre dans l’État américain d’Hawaï et peut-être à Guam lors d’une visite prévue dans les semaines à venir qui pourrait irriter Pékin, a rapporté vendredi l’agence Reuters vendredi. La Chine considère Taïwan, gouvernée démocratiquement, comme partie intégrante de son territoire. Les Etats-Unis sont le principal soutien international de Taïwan et son principal fournisseur d’armes, malgré l’absence de reconnaissance diplomatique officielle de l’île.
L’économie chinoise fait face à des difficultés après les mesures prises par Joe Biden en matière de commerce, dont un plan visant à restreindre les investissements américains dans l’intelligence artificielle (IA), l’informatique quantique et les semi-conducteurs, ainsi que des restrictions à l’exportation de puces informatiques avancées. Tous ces sujets devraient être abordés lors des discussions entre les deux dirigeants, ont indiqué des responsables américains.
La Chine rejette les accusations de piratage informatique dont elle fait l’objet. Pékin considère par ailleurs que Taïwan est un sujet interne et a protesté contre les déclarations américaines sur le commerce sino-russe. Un porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington s’est refusé à tout commentaire.
Donald Trump a promis d’instaurer des droits de douane de 60% sur les importations américaines de produits chinois dans le cadre d’un ensemble de mesures baptisées « L’Amérique d’abord ».
Pékin s’oppose à ces mesures. Le président élu américain prévoit également de placer plusieurs « faucons » à des postes clés dans sa future administration, notamment le sénateur Marco Rubio qui devrait devenir le secrétaire d’État, tandis que Mike Waltz devrait occuper le poste de conseiller à la sécurité nationale.
(Reportage de Trevor Hunnicutt et Jarrett Renshaw, avec la contribution de Eduardo Baptista et Brad Haynes, version française Claude Chendjou et Camille Raynaud)