L’Onu s’inquiète des restrictions de liberté de la société civile en Chine et en Russie
GENEVA (Reuters) – Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies (Onu) Volker Türk a critiqué mardi dans un discours les restrictions de liberté de la société civile, notamment en Chine et en Russie.
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Ce premier grand discours général devant le Conseil des droits de l’homme, basé à Genève, était très attendu par les diplomates et les groupes de défense des droits de l’homme, qui souhaitaient connaître ses priorités.
Le responsable autrichien a déclaré que son principal message aux gouvernements était d’écouter les citoyens, les victimes et les défenseurs des droits de l’homme.
« La restriction sévère de l’espace civique est le talon d’Achille, la faiblesse fatale, de la gouvernance », a-t-il déclaré, mentionnant des incidents en Chine, dont la « détention arbitraire » d’opposants au régime et des Ouïghours au Xinjiang, et en Russie avec la fermeture de médias indépendants.
Le Haut-Commissaire a commencé son discours en évoquant « l’ampleur choquante » de l’impact de la guerre en Ukraine, qui portera atteinte aux droits des Ukrainiens « pour les générations à venir ».
Il a ensuite condamné l’armée malienne pour de « graves violations », soulignant la nécessité de maintenir une surveillance indépendante de la situation en Éthiopie, après que Reuters a rapporté en 2021 qu’Addis-Abeba cherchait à mettre fin à une enquête de l’Onu sur des crimes de guerre présumés au Tigré.
Volker Türk a également pris à partie certains États occidentaux en évoquant la violence de la police américaine à l’encontre des personnes de couleurs et une possible baisse record du niveau de vie en Grande-Bretagne.
Le directeur du groupe de réflexion allemand Konrad Adenauer Foundation à Genève, Olaf Wientzek, a décrit le discours comme un « exercice d’équilibre » visant à soulever des questions importantes pour différents groupes régionaux.
L’ancien directeur de l’organisation Human Rights Watch, Kenneth Roth, est, lui, resté sur sa faim, déclarant a Reuters que Volker Türk n’offrait qu’une « diplomatie discrète ».
(Reportage d’Emma Farge, version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)