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Le Pakistan « submergé » par des crues dévastatrices

par Charlotte Greenfield

ISLAMABAD (Reuters) – Le Pakistan est « submergé » par des inondations meurtrières et dévastatrices dues à des pluies de mousson anormalement abondantes et a besoin d’une aide financière pour faire face aux destructions, a déclaré dimanche son ministre des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto-Zardari.

Les crues engendrées par les pluies diluviennes de ces dernières semaines ont semé la désolation dans le nord comme le sud du pays, faisant plus de 1.000 morts et affectant plus de 30 millions d’habitants.

« Je n’ai jamais vu de destructions à une telle échelle, il est difficile de trouver les mots (…) C’est ahurissant », a déclaré à Reuters Bilawal Bhutto-Zardari, soulignant que de nombreuses récoltes étaient perdues.

« A l’évidence, cela aura un impact sur l’ensemble de l’économie », a-t-il dit.

La banque centrale du Pakistan a classé ces pluies de mousson catastrophiques au rang de menace pour l’économie en raison de leur impact sur l’agriculture.

Le Pakistan connaît déjà de sérieuses difficultés économiques en raison d’une forte inflation, d’une devise faible et d’une balance courante déficitaire.

Alors que le conseil d’administration du Fonds monétaire international doit se réunir cette semaine pour décider ou non de débloquer 1,2 milliard de dollars (ou euros) d’aide au Pakistan dans le cadre de son programme de renflouement, Bilawal Bhutto-Zardari a dit espérer que le FMI reconnaîtrait dans les prochains mois les conséquences de ces inondations.

Selon le fils de l’ancienne Première ministre assassinée Benazir Bhutto, cet impact reste à évaluer mais atteindrait 4 milliards de dollars d’après certaines estimations.

Le Pakistan lancera cette semaine un appel aux pays membres des Nations unies pour obtenir des aides immédiates. A plus long terme, le pays doit réfléchir à s’adapter au dérèglement climatique, a déclaré Bilawal Bhutto-Zardari.

Le Pakistan devra ainsi envisager la construction d’infrastructures plus résistantes à la fois aux crues et à la sécheresse et répondre aux immenses défis auxquels est confronté le secteur agricole, a-t-il dit.

« En dépit du fait que le Pakistan n’apporte qu’une contribution négligeable à l’empreinte carbone mondiale (…), nous sommes dévastés par des désastres climatiques comme celui-là et devons nous adapter à ce nouvel environnement avec nos ressources limitées », a ajouté le chef de la diplomatie pakistanaise.

(Reportage Charlotte Greenfield à Islamabad et Syed RazaHassan à Karachi; version française Jean-Stéphane Brosse)

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