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L’Allemagne veut conclure un accord de $5,2 milliards avec l’Inde sur les sous-marins, selon des sources

par Rupam Jain, Andreas Rinke et Krishn Kaushik

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NEW DELHI/BERLIN (Reuters) – L’Allemagne cherchera à conclure un accord de 5,2 milliards de dollars avec l’Inde pour construire conjointement six sous-marins conventionnels dans le pays lors de la visite du chancelier Olaf Scholz les 25 et 26 février, selon deux sources indiennes et deux sources allemandes.

Ce projet naval est la dernière tentative en date d’une puissance militaire occidentale pour convaincre New Delhi de réduire sa dépendance à la Russie pour son matériel militaire.

L’Inde s’efforce de remplacer sa flotte de sous-marins vieillissante, dont 11 des 16 sous-marins conventionnels ont plus de vingt ans, et de contrer la présence croissante de la Chine dans l’océan Indien.

La marine indienne possède également deux sous-marins à propulsion nucléaire de fabrication locale.

Le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi souhaite voir l’Inde, l’un des plus grands importateurs d’armes au monde depuis des décennies, fabriquer davantage d’armes sur son territoire en collaboration avec des partenaires étrangers.

Le projet de construction de sous-marins, pour lequel ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) est l’un des deux soumissionnaires internationaux, fera l’objet de discussions entre les deux pays lors de la visite du chancelier allemand en Inde et Berlin soutiendra l’accord, selon une source.

Dans le cadre de cet accord, un fabricant étranger devra s’associer à une entreprise indienne pour construire les sous-marins sur son territoire.

Il devra également transférer une technologie de systèmes de propulsion anaérobie (AIP ou Air Independent Propulsion en anglais) utilisant des piles à combustible, une condition particulièrement épineuse pour la plupart des entreprises étrangères.

Le groupe français Naval Group s’était retiré du projet à la veille de la visite de Narendra Modi à Paris en mai 2022, invoquant son incapacité à remplir les conditions fixées par le gouvernement indien en 2021.

Le russe Rosoboronexport et l’espagnol Navantia Group ne sont eux aussi plus dans la course, a déclaré une source du ministère indien de la Défense qui a souhaité garder l’anonymat car elle n’est pas autorisée à parler aux médias.

L’Allemand TKMS, qui vient de signer un contrat pour la construction conjointe de six sous-marins avec la Norvège, et le Sud-Coréen Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering restent ainsi en lice.

Les ministères indiens des Affaires étrangères et de la Défense n’ont pas répondu aux demandes de commentaires. Le gouvernement allemand et TKMS n’ont pas souhaité faire de commentaires.

Selon une source diplomatique indienne, le pays a demandé à l’Allemagne l’assurance d’une fabrication conjointe des sous-marins, et non seulement un soutien en matière d’approvisionnement.

Un autre fonctionnaire du ministère indien des Affaires étrangères a déclaré que « Scholz était déterminé à redynamiser les liens commerciaux et de défense avec l’Inde ».

Un tel accord trouverait probablement le soutien du gouvernement allemand, ont déclaré des responsables à Berlin. Bien que la décision ne soit pas officielle, le gouvernement de coalition a assoupli la politique d’exportation d’armes pour l’Inde et a autorisé, début février, l’exportation d’un ensemble d’équipements militaires.

« Nous aimerions continuer à le faire », a déclaré un fonctionnaire du gouvernement allemand. « L’Inde est pour une bonne part dépendante des armes russes. Il ne peut pas être dans notre intérêt que cela reste le cas. »

(Reportage Rupam Jain et Krishn Kaushik à New Delhi, Andreas Rinke à Berlin ; version française Dagmarah Mackos, édité par Kate Entringer)

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