La demande en uranium pour un usage combustible devrait bondir de 28% d’ici 2030, selon l’Association nucléaire mondiale
LONDRES (Reuters) – La demande en uranium à des fins d’exploitation dans les réacteurs nucléaires devrait connaître une hausse de 28% d’ici 2030, et presque doubler d’ici 2040, alors que de nombreux gouvernements augmentent leurs capacités nucléaires afin d’atteindre leurs objectifs en matière de réduction des émissions de carbone, a annoncé jeudi l’Association nucléaire mondiale (ANM) dans un rapport.
L’intérêt pour l’énergie nucléaire s’est également intensifié depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, alors que de nombreux pays cherchent des alternatives aux approvisionnements énergétiques russes, a indiqué l’ANM dans son rapport bisannuel sur les combustibles nucléaires.
« Dès le début de la prochaine décennie, la production minière planifiée et prospective, en plus des quantités croissantes d’approvisionnement non spécifié, devront être débutées », est-il dit dans le rapport.
La production mondiale d’uranium a baissé de 25% à 47.731 tonnes entre 2016 et 2020 avant de reprendre légèrement l’année dernière et de s’établir à 49.355 tonnes, précise le rapport.
La capacité nucléaire mondiale était, à la fin du mois de juin, de 391 gigawatt électrique (GWe) provenant de 437 unités, avec 64 GWe supplémentaires en cours de construction.
Selon le rapport, la capacité nucléaire devrait augmenter de 14% d’ici à 2030 et bondir de 76% pour atteindre 686 GWe en 2040.
Cette augmentation se fera non seulement grâce à de nouveaux réacteurs, dont la plupart sont prévus en Chine et en Inde, mais aussi grâce à l’allongement de la durée de vie des centrales existantes.
« Plusieurs pays disposant d’un important parc nucléaire, comme le Canada, la France, le Japon, la Russie et l’Ukraine, autorisent l’exploitation des centrales existantes pour une durée allant jusqu’à 60 ans et, aux Etats-Unis, cette durée va jusqu’à 80 ans », indique le rapport.
La demande en uranium pour son exploitation dans les centrales nucléaires devrait atteindre 83.840 tonnes d’ici 2030 et 130.000 tonnes d’ici 2040, contre 65.650 tonnes cette année.
(Reportage Eric Onstad; version française Camille Raynaud, édité par Blandine Hénault)