Grande-Bretagne: Johnson face à la grogne d’élus conservateurs
par Elizabeth Piper et Kylie MacLellan
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LONDRES (Reuters) – Près de 100 élus du Parti conservateur ont voté mardi contre l’instauration de certaines restrictions sanitaires en Angleterre, un revers majeur pour Boris Johnson qui soulève des questions sur l’autorité du Premier ministre britannique, empêtré dans une série de scandales.
Au lendemain d’une journée passée à tenter de convaincre les réfractaires, en vain, voilà Boris Johnson face à la plus grande révolte au sein même des Tories depuis qu’il a été élu à la tête du pays en décembre 2019 après avoir pris les commandes du parti cinq mois plus tôt.
Les mesures sanitaires, comme le recours au télétravail, le port du masque obligatoire dans les lieux publics et la présentation d’un pass sanitaire pour l’accès à certains rassemblements, étaient présentées par Boris Johnson comme nécessaires pour lutter contre la propagation du variant Omicron du coronavirus.
La Chambre des communes a approuvé ce train de restrictions, principalement grâce au soutien de l’opposition travailliste.
Mais la révolte de dizaines d’élus conservateurs vient accentuer la pression sur Boris Johnson, déjà critiqué pour plusieurs scandales dont, dernier en date, une fête organisée à Downing Street l’an dernier pour Noël en violation des mesures de confinement.
Parmi les rebelles, on présente ce vote comme un avertissement adressé au Premier ministre afin qu’il change la manière dont fonctionne son gouvernement, sous peine de voir contesté son rôle de chef des Tories et du gouvernement.
Quelque 99 élus conservateurs ont voté contre la mise en place du pass sanitaire, un nombre de rebelles nettement plus élevé qu’attendu.
Nombre d’entre eux jugent certaines des mesures sanitaires trop draconiennes tandis que d’autres ont profité du vote pour afficher leur colère à l’égard de Boris Johnson, qui avait porté les Tories vers une victoire électorale d’une ampleur inédite il y a deux ans mais qui est désormais blâmé pour une série de mauvais choix et de gaffes.
Toutefois, en dépit de la grogne, on estime dans les couloirs du Parti conservateur que la vague n’est pas assez forte pour pousser Boris Johnson vers la sortie pour le moment. Il faut que l’ancien maire de Londres se rende compte avec ce vote que l’heure est venue de remettre à zéro son programme, souligne-t-on.
Boris Johnson est « en danger », a estimé l’élu conservateur Geoffrey Clifton-Brown. « Il doit s’en rendre compte, sinon il sera face à un danger encore plus grand », a-t-il déclaré à Sky News. « Je le soutiens toujours. Mais il doit changer ».
(Reportage Elizabeth Piper et Kylie MacLellan, avec Michael Holden; version française Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)