Espagne: Le gouvernement approuve une proposition pour la semaine de 37,5 heures
MADRID (Reuters) – Le gouvernement espagnol a donné mardi son feu vert à une réduction de la durée légale du temps de travail de 40 à 37,5 heures par semaine, sans modification de salaire, l’une des mesures phares de la coalition au pouvoir malgré l’opposition des organisations patronales.
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Le conseil des ministres a approuvé la réduction dans un avant-projet de loi de la ministre du Travail, Yolanda Diaz, membre du parti de gauche Sumar.
« Cette proposition vise à vivre mieux, à travailler moins et à être beaucoup plus productif et efficace sur le plan économique », a-t-elle déclaré aux journalistes.
La mesure doit encore être validée par le Parlement, où le gouvernement dirigé par le président socialiste Pedro Sanchez ne dispose pas d’une majorité claire et doit équilibrer les demandes de plusieurs petits partis pour obtenir le soutien nécessaire.
Yolanda Diaz, également vice-présidente du gouvernement, a fait du projet un élément central du soutien de son parti à l’exécutif de Pedro Sanchez.
Le parti séparatiste catalan Junts (centre-droit) a pourtant déjà exprimé sa résistance au projet, tandis que la principale organisation patronale, la CEOE, a déclaré que la réduction du temps de travail augmenterait les coûts des entreprises espagnoles et les rendrait moins compétitives.
Après des mois de discussions entre Yolanda Diaz, les syndicats et les représentants des employeurs, les négociations avec la CEOE ont été rompues en novembre.
Le patronat insistait notamment sur le fait que réduction ne devait pas être imposée par la loi, mais par le biais de négociations collectives visant à répondre aux besoins de chaque entreprise.
« Le monde de l’entreprise est favorable au dialogue, mais pas au monologue », a déclaré mardi Antonio Garamendi, président de la CEOE.
La ministre du Travail a également eu des divergences avec le ministre de l’Economie, Carlos Cuerpo, qu’elle a accusé de « se ranger du côté des employeurs » après qu’il a proposé de retarder la réduction d’un an pour donner aux petites entreprises le temps de s’adapter.
Après la décision du conseil des ministres d’aller de l’avant avec la proposition, Carlos Cuerpo a estimé que les entreprises pourraient s’adapter au changement, compte tenu de la forte croissance économique du pays, du ralentissement de l’inflation et du taux de chômage le plus bas depuis 16 ans.
(Reportage Inti Landauro ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)