Des milices pro-iraniennes envoyées depuis l’Irak pour soutenir l’armée-sources
BESOIN DE 5000 PARTENAIRES POUR LA CHAÎNE CHRETIENS TVAMMAN (Reuters) – Au moins 300 membres de milices irakiennes soutenues par l’Iran sont entrés en Syrie dans la nuit de dimanche à lundi pour aider le gouvernement à combattre les rebelles qui se sont emparés d’Alep la semaine dernière, ont déclaré lundi des sources syriennes et irakiennes, et Téhéran s’est engagé à soutenir le gouvernement de Damas.
Les combattants, appartenant principalement aux milices Noujaba et Organisation Badr, ont traversé la frontière dimanche en fin de journée en empruntant un chemin de terre afin d’éviter le poste frontière, ont indiqué deux sources de sécurité irakiennes.
« Il s’agit de nouveaux renforts envoyés pour aider nos camarades sur les lignes de front dans le nord », a déclaré un officier supérieur de l’armée syrienne, ajoutant que les combattants avaient traversé par petits groupes pour éviter les frappes aériennes.
Les rebelles du groupe islamiste Hayat Tahrir al Cham ont pris le contrôle la semaine dernière d’une grande partie d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie, dans le cadre d’une offensive éclair qui a contraint l’armée syrienne à se redéployer après la perte de plusieurs dizaines de soldats.
La constellation de milices régionales alliées de l’Iran a longtemps joué un rôle clé dans le succès des forces pro-gouvernementales en Syrie, où elles ont longtemps maintenu des bases.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Aragchi, a déclaré lundi que l’armée syrienne était capable d’affronter les rebelles avec le soutient de l’Iran.
Les forces aériennes du gouvernement syrien et de la Russie ont intensifié leurs attaques lundi dans les zones tenues par les rebelles dans le nord-ouest du pays, ont indiqué des habitants et des secouristes. Une frappe sur un camp de déplacés a fait sept morts.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a affirmé que les avancées des rebelles ne pouvaient s’expliquer que par une intervention étrangère et a exhorté l’opposition syrienne à faire des compromis.
FRAPPES AÉRIENNES
La Russie, dont l’entrée dans le conflit en 2015 a fait pencher la balance militaire de manière décisive en faveur de Bachar al Assad, continue de soutenir le président syrien et analyse la situation sur le terrain, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La défense civile syrienne (casques blancs) et les habitants des zones tenues par les rebelles dans le nord ont déclaré que les avions de guerre avaient frappé des zones résidentielles de la ville d’Alep et un camp de déplacés dans la province d’Idlib, faisant sept morts, dont cinq enfants.
L’armée syrienne, a dit Damas, s’efforce de sécuriser une série de villes reprises aux rebelles dimanche le long de la ligne de front au nord de Hama, une localité située entre Alep et la capitale Damas.
En Turquie, le chef de l’opposition syrienne, Hadi al Bahra, a déclaré que les rebelles cherchaient à forcer le gouvernement syrien à accepter une transition politique. « Nous sommes prêts à entamer les négociations demain », a t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
Il affirme que les rebelles avaient commencé à préparer la prise d’Alep il y a un an mais que l’opération a été retardée par la guerre à Gaza, avant d’être relancée la semaine dernière quand un cessez-le-feu est entré en vigueur au Liban.
(Reportage Suleiman al-Khalidi à Amman, Maya al-Gebeily à Beyrouth, Daren Butler à Ankara, Nayera Abdallah à Dubaï et Menna Alaa El Din au Caire ; version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)