Les taliban adoptent un ton conciliant pour leur première conférence à Kaboul
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Deux jours après leur arrivée victorieuse dans la capitale afghane Kaboul, les taliban ont déclaré mardi vouloir des relations pacifiques avec les autres pays, promis de ne pas mener des représailles contre d’anciens soldats de l’armée afghane et assuré qu’ils allaient respecter les droits des femmes.
Au cours de la première conférence de presse officielle du mouvement islamiste depuis que ses combattants ont renversé le gouvernement afghan à l’issue d’une offensive éclair, le principal porte-parole des taliban a fait écho aux propos voulus rassurants des insurgés depuis la prise de Kaboul.
« Nous ne voulons répéter aucun conflit, aucune guerre, et nous voulons supprimer les facteurs de conflit », a déclaré Zabihullah Mujahid, alors qu’exécutions publiques et châtiments étaient récurrents lors du précédent règne des taliban, auquel l’intervention militaire américaine avait mis fin il y a 20 ans.
« Les animosités ont pris fin, et nous voulons vivre pacifiquement. Nous ne voulons ni d’ennemis internes, ni d’ennemis externes », a-t-il poursuivi.
Un nouveau gouvernement sera formé dès que les conditions à Kaboul, actuellement instables, le permettront, a indiqué le porte-parole.
Sur la question des droits des femmes, l’une des principales sources de préoccupation de la communauté internationale avec le retour au pouvoir des taliban, Zabihullah Mujahid a assuré que ces droits seraient respectés et que les femmes seraient autorisées à travailler, étudier et être actives dans la société, dans les limites toutefois du « cadre de la loi islamique ».
Il a aussi promis que les anciens membres des forces de sécurité afghanes seraient amnistiés tandis que les auxiliaires des puissances étrangères depuis 2001 ne seraient pas violentés.
« Personne ne va vous faire de mal, personne ne va venir frapper à votre porte », a dit le représentant taliban, ajoutant que le groupe espérait que les milliers de personnes tentant désespérément d’embarquer à bord d’avions à Kaboul pour quitter le pays changeraient d’avis et participeraient à la reconstruction de l’Afghanistan.
(Reportage du bureau de Kaboul, rédigé par James Mackenzie; version française Bertrand Boucey et Jean Terzian)