Donald Trump a signé une loi soutenant les manifestants de Hong Kong
WASHINGTON/PEKIN (Reuters) – Le président américain Donald Trump a promulgué mercredi une loi soutenant les manifestants pro-démocratie à Hong Kong, provoquant la colère de Pékin qui a prévenu qu’il pourrait prendre des « contre-mesures » si les Etats-Unis continuaient de s’immiscer dans les affaires de la Chine et de Hong Kong.
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Le « Hong Kong human rights and democracy Act » a été adopté la semaine dernière à l’unanimité au Sénat américain, contrôlé par les républicains, et avec 417 voix pour et une contre à la Chambre des représentants, où les démocrates sont majoritaires.
Le texte prévoit que le département d’Etat vérifie au moins une fois par an que Hong Kong, rétrocédée à la Chine en 1997, dispose de suffisamment d’autonomie pour continuer à bénéficier d’un traitement commercial spécial de la part des Etats-Unis – une relation économique qui a permis à l’ancienne colonie britannique de devenir un pôle financier mondial.
Il prévoit aussi l’instauration de sanctions contre les représentants qui seraient accusés de violation des droits humains dans le territoire semi-autonome.
Une autre mesure vise à interdire les exportations de certains équipements anti-émeute à destination des forces de sécurité hongkongaises.
« J’ai signé ces lois par respect pour le président Xi (Jinping), la Chine, et le peuple de Hong Kong », dit Donald Trump dans un communiqué. « Elles sont promulguées dans l’espoir que dirigeants et représentants de la Chine et de Hong Kong pourront régler leurs différends à l’amiable pour mener à une paix durable et une prospérité pour tous ».
MAUVAIS SIGNAL
Le gouvernement hongkongais a fait part de son opposition à la loi promulguée par le président américain, estimant qu’elle envoyait un mauvais signal aux manifestants.
Pékin a prévenu que la Chine prendrait des « contre-mesures fermes » si les Etats-Unis continuaient d’interférer dans les affaires de Hong Kong et de la Chine.
Cette loi constitue une ingérence grave dans les affaires internes chinoises, a dit le ministère des Affaires étrangères, soulignant que les démarches américaines étaient « vouées à l’échec ».
Dans un communiqué distinct, il a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis à Pékin et lui avoir demandé que Washington cesse ses ingérences et arrête de nuire davantage aux relations sino-américaines.
Après le vote du texte au Congrès américain la semaine dernière, la diplomatie chinoise avait dit y voir une forme d’encouragement aux violences qui secouent Hong Kong depuis plusieurs mois.
Donald Trump s’est vanté la semaine dernière d’avoir à lui seul empêché Pékin de lancer une vaste opération militaire à Hong Kong pour mettre fin à la contestation, ajoutant avoir dit à son homologue chinois Xi Jinping qu’une telle intervention de la Chine nuirait « considérablement » aux négociations commerciales sino-américaines.
Dans le communiqué annonçant la promulgation de la loi, le président américain indique avoir des réserves sur des parties du texte – une démarche courante lorsqu’un président veut souligner qu’il dispose des pouvoirs exécutifs pour agir à son gré en matière d’affaires étrangères.
Une personne au fait de la question a déclaré qu’en faisant part de ses réserves, Donald Trump tentait peut-être de rassurer Pékin sur le fait qu’il ne mettra pas en oeuvre les mesures les plus strictes prévues par la loi, sauf si la répression des manifestations venait à s’accentuer à Hong Kong.
Cette source a indiqué que les conseillers du président américain ont débattu la semaine dernière de l’hypothèse qu’une promulgation du texte puisse nuire aux efforts destinés à mettre fin au conflit commercial avec la Chine.
(David Brunnstrom, avec Patricia Zengerle et Matt Spetalnick à Washington, Cate Cadell et Huizhong Wu à Pékin, Clare Jim à Hong Kong; version française Jean Terzian)