Allemagne-Le suspect de l’attaque de Magdebourg placé en détention
BERLIN (Reuters) – L’homme soupçonné d’avoir tué cinq personnes et d’en avoir grièvement blessé des dizaines d’autres vendredi sur le marché de Noël de Magdebourg, a été placé en détention provisoire, a annoncé dimanche la police allemande.
Les autorités allemandes excluent pour l’heure la piste de l’attaque islamiste en raison du profil du suspect qui a exprimé ses sympathies pour les thèses défendues par le parti d’extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD).
Âgé de 50 ans, né en Arabie saoudite, identifié sous le prénom et l’initiale Taleb A. dans la presse allemande, il vivait outre-Rhin depuis près de deux décennies et se revendiquait comme « apostat ». Les raisons pour lesquelles il a lancé son véhicule sur la foule restent floues.
Le ministère public de Magdebourg a déclaré que le suspect pourrait avoir voulu réagir au mauvais traitement subi selon lui par les réfugiés saoudiens en Allemagne.
Dans l’attente des progrès de l’enquête, la justice allemande a ordonné son placement en détention provisoire et formellement accusé de « meurtre », « tentatives de meurtres » et « coups et blessures graves ».
Les cinq victimes décédées sont un garçon de neuf ans et quatre femmes âgées de 45 à 75 ans. Parmi les dizaines de victimes fauchées par la BMW noire qu’il conduisait, une quarantaine sont grièvement blessées.
L’attaque commise vendredi dans la capitale du Land de Saxe-Anhalt, a ravivé les tensions sur le dossier de l’immigration alors que les Allemands s’apprêtent à revenir aux urnes et que l’AfD talonne les conservateurs de la CDU tout en distançant nettement les sociaux-démocrates du SPD du chancelier sortant, Olaf Scholz.
Samedi soir, une manifestation a réuni 2.100 sympathisants environ d’extrême droite à Magdebourg. Quelques incidents ont été signalés.
Parmi les manifestants, certains brandissaient des banderoles appelant à la « remigration », une expression prisée dans certains milieux de l’ultradroite européenne qui réclame des autorités qu’elles expulsent davantage d’immigrés et d’individus originaires de pays extra-européens.
(Reporting by Rachel More; Editing by Susan Fenton and Frances Kerry)