USA: L’inflation ralentit un peu mais reste élevée
WASHINGTON (Reuters) – La hausse des prix aux Etats-Unis a ralenti en juillet mais reste historiquement élevée sur fond de tensions dans les chaînes d’approvisionnement et de reprise soutenue de la demande, montrent les statistiques officielles publiées mercredi.
L’indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 0,5% en un mois après un bond de 0,9% en juin, a annoncé le département du Travail. Sur un an, il affiche une hausse de 5,4%.
Hors énergie et produits alimentaires, l’inflation ressort à 0,3% d’un mois sur l’autre et à 4,3% en rythme annuel, contre 4,5% en juin.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 0,5% de l’indice CPI global et de 0,4% du « core CPI ».
L’inflation en rythme annuel a été amplifiée pendant plusieurs mois par la faiblesse des chiffres enregistrés en 2020 au pic de la crise sanitaire, mais ces effets de base se dissipent désormais progressivement.
La hausse des prix reste toutefois nourrie par la vigueur de la reprise économique, qui met à l’épreuve les chaînes d’approvisionnement dans de nombreux secteurs.
La pénurie mondiale de semi-conducteurs freine en outre la production automobile, ce qui se traduit par une envolée des prix des voitures et des véhicules utilitaires d’occasion, l’un des moteurs de l’inflation depuis plusieurs mois.
La Réserve fédérale surveille ces évolutions avec d’autant plus d’attention qu’elle se prépare à réduire progressivement ses achats massifs d’obligations sur les marchés financiers, prélude au relèvement de ses taux d’intérêt.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a redit le mois dernier qu’il considérait l’accélération de l’inflation comme un phénomène temporaire même s’il a reconnu que cette phase pourrait être plus longue qu’estimé initialement.
Le débat sur l’inflation et la bonne santé du marché du travail ont favorisé ces derniers jours la remontée rapide des rendements obligataires américains mais les chiffres publiés mercredi ont interrompu ce mouvement: vers 12h50 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans retombait à 1,34% après avoir atteint 1,378%, son plus haut niveau depuis près d’un mois.
Sur le marché des changes, le dollar cédait près de 0,2% au même moment face à un panier de devises de référence.
A Wall Street, qui se préparait à un léger repli avant la publication des statistiques, les contrats à terme sur les principaux indices sont repassés en territoire positif.
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(Reportage Lindsay Dunsmuir, version française Marc Angrand, édité par Nicolas Delame)