Portes (LFI) exclu de l’Assemblée après un message ciblant Dussopt
PARIS (Reuters) – Le député de La France insoumise (LFI) Thomas Portes a été exclu vendredi pour quinze jours de séance de l’Assemblée nationale après avoir posté sur Twitter une photo où il pose le pied sur un ballon de football à l’effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt, en l’exhortant à retirer la réforme des retraites.
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Ce message, qui intervient dans le contexte très tendu du débat parlementaire sur un projet de loi rejeté par des millions de Français, a suscité des réactions d’indignation dans la classe politique à la veille d’une nouvelle journée nationale de manifestations, beaucoup dans le camp présidentiel dénonçant un appel à la violence.
A l’issue de nouveaux débats houleux dans l’Hémicycle, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a soumis à un vote « assis-levé » une proposition de censure avec exclusion temporaire, assortie d’une privation de la moitié de l’indemnité parlementaire de l’intéressé pendant deux mois, que le bureau de l’Assemblée a préconisée « après de très longues délibérations ».
La proposition a été approuvée des bancs de la majorité présidentielle à ceux du Rassemblement national, et rejetée à gauche. Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire LFI, a dénoncé par la suite une « sanction disproportionnée ».
« C’était un tweet politique et non un appel à la violence ou à la haine comme ce qui a pu être dit. Il a été instrumentalisé par certains », a déclaré quant à lui Thomas Portes.
Après avoir demandé à Thomas Portes de quitter l’enceinte parlementaire, Yaël Braun-Pivet a déploré les « invectives », les « insultes » et le « brouhaha » qui rythment le débat sur la réforme des retraites, entamé lundi au palais Bourbon, et ne sont pas selon elle « dignes » de l’Assemblée.
« J’invite l’ensemble des parlementaires qui ont été élus par nos compatriotes, qui nous regardent, à se montrer dignes et respectueux de leur fonction », a-t-elle dit avant de suspendre la séance.
(Rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Matthieu Protard)