Emmanuel Macron dit vouloir porter progressivement à 65 ans l’âge de la retraite
Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu’il prévoyait de porter progressivement à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite s’il était réélu à la présidence de la République.
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Lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle, il a déclaré que cette réforme prendrait en compte les carrières longues, les questions d’invalidité et « la réalité des métiers et des tâches ».
« La réforme que je propose est différente de celle de 2017. Parce que les conditions macroéconomiques ne sont pas les mêmes parce que le pays continue de se transformer », a souligné Emmanuel Macron, dont le projet de retraite à points avait suscité une vive résistance des syndicats et dans la rue, avant d’être abandonnée en raison de la pandémie de COVID-19.
« La réforme que je souhaite mener, c’est d’augmenter l’âge légal progressivement. Comme on l’a toujours fait d’ailleurs, avec un système de trimestres progressif », a-t-il précisé, confirmant son intention de repousser à terme l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
Il a également annoncé qu’il entendait porter à 1.100 euros la retraite minimale pour une carrière complète.
Emmanuel Macron a plus largement promis de poursuivre les réformes du marché du travail avec l’objectif « atteignable » de parvenir au plein emploi.
« Nous poursuivrons les réformes du marché du travail en continuant à simplifier et déconcentrer le dialogue social, à continuer à donner de la visibilité aux employeurs comme aux salariés », a-t-il dit.
« Nous continuerons les réformes de l’assurance-chômage pour l’adapter à la conjoncture avec un système simple. A chaque fois que la conjoncture s’améliore, on doit avoir des règles qui incitent encore davantage au retour à l’emploi. »
Dans ce cadre, le président-candidat propose de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à l’exercice d’une activité pendant 15 à 20 heures par semaine.
Le chef de l’Etat a également promis une réforme de Pôle Emploi, qui deviendra « France Travail », ainsi que de la formation dans les lycées professionnels.
« Nous avons encore beaucoup trop de filières en lycée professionnel où nous formons des jeunes qui ne correspondent pas aux besoins du monde du travail », a-t-il souligné.
UNE FRANCE SOUVERAINE
Emmanuel Macron avait auparavant promis de donner à la France les armes pour affronter les grandes transformations en cours dans le monde en la rendant plus indépendante et plus souveraine face aux crises.
« C’est un projet qui se nourrit des crises que nous avons traversées tous ensemble », a-t-il déclaré en évoquant les mouvement sociaux, comme celui des « gilets jaunes », la pandémie de COVID-19, le terrorisme et le retour de la guerre en Europe qui ont marqué son quinquennat.
« Il y a des projets qui proposent le repli, (…) parfois la nostalgie de ce qui n’a jamais été », a-t-il dit en allusion aux programmes portés par ses rivaux d’extrême droite Eric Zemmour et Marine Le Pen.
« Je crois a l’inverse qu’il nous faut répondre par une ambition lucide, une volonté d’engagement, une capacité à savoir mieux nous protéger et nous projeter », a souligné Emmanuel Macron, disant vouloir s’appuyer sur la « souveraineté populaire », le « progrès » et l' »humanisme ».
Le chef de l’Etat a promis de continuer à renforcer les armées, confirmant l’objectif de 50 milliards d’euros d’investissements d’ici 2025 de la Loi de programmation militaire (LPM).
Il s’est aussi engagé à donner à la France les moyens de son indépendance agricole, avec la promesse d’une Loi d’orientation et d’avenir agricole, et énergétique, à la fois en augmentant la production grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, mais aussi en réduisant la consommation en rénovant les logements ou en facilitant l’acquisition de véhicules électriques.
« C’est le seul mix qui permet de réduire de manière efficace, rapide et souveraine nos émissions de carbone », a-t-il dit à propos de l’attelage nucléaire/renouvelables, renvoyant dos-à-dos les candidats qui ne proposent que l’un ou l’autre.
Pour tenir ses objectifs, « l’Etat aura à reprendre le contrôle capitalistique de plusieurs acteurs industriels », a-t-il ajouté sans plus de précisions.
(Elizabeth Pineau, rédigé par Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)