Incidents en Martinique, situation toujours « difficile » en Guadeloupe
PARIS (Reuters) – Les forces de l’ordre en Martinique ont été la cible de tirs nocturnes durant des manifestations, a déclaré mardi le gouvernement, et la situation reste « difficile » en Guadeloupe, théâtre d’un mouvement de contestation parfois violent depuis huit jours contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale pour les soignants.
Ces tirs survenus dans la nuit de lundi à mardi n’ont pas fait de blessé, a déclaré un représentant de la police à Fort-de-France, et la situation dans le territoire d’outre-mer était calme mardi matin, même si la circulation routière restait perturbée par des barrages.
En Guadeloupe, où la mobilisation contre le « pass sanitaire » et l’obligation vaccinale contre le COVID-19 pour les soignants a conduit à des violences après l’appel à la résistance lancé lundi dernier par un collectif de syndicats et d’organisations citoyennes, des policiers avaient été déjà la cible de tirs à balles réelles le week-end dernier, selon les autorités.
Pour tenter de restaurer l’ordre, des renforts de police et de gendarmerie, notamment une cinquantaine d’agents du GIGN et du RAID y ont été dépêchés en fin de semaine dernière depuis la métropole et un couvre-feu (entre 18h00 et 05h00, heure locale) a été décrété vendredi.
UNE SOLUTION DE SUBSTITUTION POUR LE VACCIN ?
Mardi matin sur France Inter, le ministre de l’Intérieur a déclaré que le travail des forces de l’ordre restait « difficile » en Guadeloupe et que le rétablissement de l’ordre public était un préalable à toute ouverture de discussion.
Dans un communiqué, la préfecture de Guadeloupe a toutefois indiqué que la nuit avait été « plus calme » que les précédentes.
« À l’exception de quelques tentatives de cambriolages, aucune scène de pillage & rassemblements de perturbateurs n’ont été observés. Les forces de l’ordre poursuivent leur action de dégagement & rétablissement des axes de circulation », a-t-elle déclaré sur Twitter.
Plus de 90 personnes ont été interpellées, dont 60 ont été mises en garde à vue et plusieurs ont comparu devant la justice dès lundi, a précisé Gérald Darmanin.
Lundi, le Premier ministre Jean Castex a présidé une réunion de crise et lancé un appel au calme.
Tout en condamnant une violence qui « n’a pas sa place sur le territoire de la République », le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu a esquissé mardi quelques pistes de sortie de crise, notamment la possibilité pour les soignants de ne pas se faire administrer un vaccin à ARN messager, alors que 1.400 ont déjà été suspendus parce que non vaccinés.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, va présenter rapidement « une méthode qui permettra de proposer, notamment à des soignants qui par exemple seraient non pas hostiles à la vaccination mais hostiles à l’ARN messager, d’avoir une solution de substitution », a déclaré Sébastien Lecornu lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Sur le volet social, le ministre des Outre-Mer a promis de poursuivre le dialogue avec les élus des territoires.
« Je ne voudrais pas qu’on ne retienne qu’une chose de tout ça, les incendies ou les pillages. (…) A un moment explose l’exaspération contre l’état d’abandon », a commenté Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise à l’élection présidentielle de 2022, à l’Assemblée nationale.
(Reportage Nicolas Delame, Tassilo Hummel, Myriam Rivet; édité par Blandine Hénault et Jean-Stéphane Brosse)
Faites un don au Journal Chrétien avant le 31 décembre et bénéficiez de 66% de déduction fiscale