Worldline envisage de vendre sa division MTS
par Florence Loeve et Amy-Jo Crowley
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JE FAIS UN DON MAINTENANTPARIS (Reuters) – Le groupe français de paiements numériques Worldline a mandaté une banque d’affaires pour vendre ses activités « Mobilité & Services Web Transactionnels » (MTS), ont déclaré cinq sources au fait du dossier à Reuters.
Le projet de cession de la branche MTS, baptisé en interne « projet Manhattan », avait déjà été discuté lors d’une réunion du conseil d’administration cet été, ont indiqué deux de ces interlocuteurs. Il devrait se poursuivre en dépit du départ du directeur général Gilles Grapinet, annoncé en septembre.
La direction de Worldline travaille avec la banque d’affaires Rothschild pour trouver des acheteurs, ont précisé deux des sources à Reuters.
Le groupe français devrait procéder aux enchères pour MTS dès cette année, mais le processus n’en est qu’au début et la vente n’est pas garantie, ont déclaré ces sources qui se sont exprimées sous le couvert de l’anonymat.
Contactés, Worldline et Rothschild n’ont pas souhaité commenter.
La division MTS a dégagé un EBE (excédent brut d’exploitation) ajusté de 48,2 millions d’euros en 2023. Elle réunit des activités diverses, et propose entre autres des solutions pour le paiement et la billetterie digitale dans les transports ainsi que pour dématérialiser des données sécurisées.
Le sujet d’une potentielle vente de MTS n’est pas nouveau chez Worldline. « MTS, ça fait des années qu’on dit qu’un jour ce sera vendu », a déclaré une source familière du sujet. Les interrogations en interne à ce sujet ont notamment été alimentées par la mise au point du plan de réduction des coûts de Worldline, Power24, lancé en février 2024.
Le groupe, dont l’action a perdu environ 60% de sa valeur depuis le début de l’année, cherche à reconquérir la confiance des investisseurs.
EFFORT DE RECENTRAGE
D’après deux interlocuteurs de Reuters, une cession de MTS serait facilitée par le fait que cette branche opère de façon assez « autonome » au sein de Worldline, et dispose d’une clientèle propre.
Une de ces personnes familières du sujet estime que les activités de MTS ne correspondent pas au « coeur de métier » de Worldline, et que sa marge est relativement moindre que celle des deux autres branches du groupe.
Dès la fin 2023, le fonds activiste Bluebell, actionnaire de Worldline, avait demandé à la direction de céder l’entité « Mobilité & Services Web Transactionnels », considérée trop éloignée du reste de l’entreprise.
Lors d’une conférence téléphonique pour présenter le chiffre d’affaires du troisième trimestre mercredi dernier, le directeur général par intérim Marc-Henri Desportes a déclaré que le groupe entamait un « processus d’optimisation de son portefeuille pour concentrer [ses] investissements là où ils sont le plus utiles », précisant qu’il était trop tôt pour nommer les activités concernées.
Dans une note publiée mercredi, des analystes de Citi soulignaient que « la direction a réitéré son objectif de réduire les activités non synergiques et sous-performantes (en termes de croissance ou de marge) qui représentent environ 10% du chiffre d’affaires ».
Egalement contactée, la banque publique française Bpifrance, actionnaire de Worldline, n’a pas souhaité commenter.
(Reportage par Florence Loève, Gianluca Lo Nostro, Amy-Jo Crowley et Mathieu Rosemain, édité par Kate Entringer)
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