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Volkswagen entame des négociations salariales sur fond de craintes de fermetures d’usines

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par Christina Amann et Christoph Steitz

HANOVRE, ALLEMAGNE (Reuters) – Les syndicats et la direction de Volkswagen ont entamé des négociations salariales mercredi, qui devraient donner des indications sur la détermination du constructeur automobile à procéder à des licenciements et à d’éventuelles fermetures d’usines en Allemagne.

Les tensions au sein du géant allemand de l’automobile sont vives depuis qu’il a annoncé, au début du mois, qu’il envisageait de fermer des usines en Allemagne pour la première fois de son histoire, dans le cadre d’un plan de réduction des coûts face à la concurrence des rivaux asiatiques.

Cette annonce a provoqué un conflit avec le puissant syndicat IG Metall, qui a promis de s’y opposer, et suscité la vive inquiétude du gouvernement allemand, Volkswagen étant le premier employeur industriel du pays.

IG Metall doit également négocier de nouvelles conventions collectives pour les 130.000 travailleurs de la marque VW en Allemagne, après que le groupe a mis fin, au début du mois, à une série d’accord incluant des garanties d’emploi vieilles de plusieurs décennies dans six usines de l’ouest du pays.

Le groupe affirme que les coûts élevés de l’énergie et de la main-d’oeuvre en Allemagne, la plus grande économie d’Europe, le désavantagent par rapport à ses rivaux européens et chinois, ces derniers ayant jeté leur dévolu sur une grande partie du marché des véhicules électriques de la région.

Arne Meiswinkel, chef du personnel de la marque VW a souligné au début des discussions, qui se tiennent au Palais de Herrenhausen de Hanovre, que la division devait réduire ses coûts pour rester compétitive.

« L’Allemagne se laisse distancer par la concurrence. Notre marque principale, Volkswagen, est particulièrement touchée par cette situation. La concurrence internationale menace de nous dépasser », a déclaré Arne Meiswinkel.

« Nous devons travailler ensemble pour restructurer notre entreprise. La situation est grave », a-t-il défendu, disant vouloir trouver « des solutions viables ».

Thorsten Groeger, le négociateur d’IG Metall, a pour sa part déclaré que d’éventuels licenciements et fermetures d’usines étaient inconcevables et que les travailleurs s’opposeraient à tout plan de ce type.

« Aujourd’hui ne sera qu’un début si la direction ne change pas enfin de cap et ne reprend pas le chemin de la raison », a-t-il déclaré devant les travailleurs au début des négociations, reprochant à la direction les erreurs commises dans le passé.

« Il s’agit d’une violation flagrante du tabou et d’une erreur historique. En outre, cela pourrait coûter beaucoup d’argent » , a-t-il déclaré.

L’industrie allemande est confrontée à des coûts élevés, à des pénuries de main-d’oeuvre et à une concurrence accrue, ce qui a déjà conduit des poids lourds tels que BASF et Thyssenkrupp à envisager de réduire leurs activités.

D’autres constructeurs automobiles allemands ressentent également des difficultés, Mercedes-Benz et BMW ayant revu à la baisse leurs prévisions de bénéfices ces dernières semaines en raison de la faiblesse de la demande en Chine.

(Reportage de Christina Amann ; rédigé par Christoph Steitz et Matthias Williams ; version française Diana Mandiá)

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