Russie: Renault réunit son conseil, les critiques se multiplient
Renault réunit à nouveau mercredi son conseil d’administration pour débattre de sa position en Russie alors que la pression s’accroît sur les entreprises étrangères pour qu’elles quittent le sol russe sur fond de guerre en Ukraine.
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Le président ukrainien Volodimir Zelensky a demandé mercredi aux sociétés françaises de quitter la Russie. Citant Auchan, Leroy-Merlin et Renault, il a jugé qu’elles devaient cesser d’être les « sponsors de la guerre ».
Une porte-parole de Renault a refusé de faire un commentaire.
Mais selon deux sources proches du dossier, le groupe au losange surveille avec attention les critiques que la reprise de la production de l’usine Renault de Moscou et des usines d’Avtovaz, que le constructeur français contrôle, a suscitées les jours passés sur certains réseaux sociaux.
La situation sera également débattue mercredi en fin de journée au sein du conseil d’administration du groupe, ont ajouté les sources.
Le plus exposé du secteur au marché russe, Renault est dans une situation délicate depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie et n’a fait aucune communication officielle depuis le début de la crise sur ses perspectives dans la région.
Après avoir repris sa production le 16 mars, Avtovaz, premier constructeur automobile russe, a annoncé une nouvelle interruption partielle de la production de ses sites de Togliatti et Izhevsk cette semaine à cause de pénuries de composants électroniques.
Renault Russie a par ailleurs annoncé mercredi que la production de son usine de Moscou devrait à nouveau être suspendue mercredi soir à cause de problèmes de logistique, a annoncé mercredi Renault Russie, deux jours seulement après que l’activité du site a repris.
Selon deux autres sources proches du dossier, les administrateurs de Renault ont déjà étudié il y a une dizaine de jours différents scénarios pour la Russie, mais décidé pour l’heure de maintenir en l’état la présence du groupe, en conformité avec les sanctions internationales et avec l’appui du principal actionnaire du constructeur, l’Etat français.
Une sortie définitive fragiliserait le redressement du groupe, dont Avtovaz a représenté la moitié du résultat opérationnel courant de la division automobile l’an dernier.
(Rédigé par Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)