Prada envisage de racheter Versace à Capri Holdings
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MILAN (Reuters) – Le groupe italien de mode Prada fait partie des prétendants potentiels au rachat du créateur Versace, mis en vente par Capri Holdings, a déclaré vendredi une source au fait du dossier, confirmant une information du quotidien italien Sole 24 Ore.
Le groupe américain de prêt-à-porter Tapestry, propriétaire de Coach, a renoncé en novembre à un accord de 8,5 milliards de dollars (8,24 milliards d’euros) pour racheter son concurrent italien Capri, après qu’une juge fédérale américaine a décidé de bloquer l’acquisition.
Après cet échec, les dirigeants de Capri n’ont pas exclu la possibilité d’une vente potentielle de ses marques.
Capri a engagé la banque Barclays pour étudier les options stratégiques, y compris la vente des marques Versace et Jimmy Choo, ont indiqué à Reuters deux personnes au fait du dossier.
L’ensemble du groupe Capri Holdings pourrait également être mis en vente, a ajouté une des sources.
Prada, conseillé par Citi, travaille avec la banque à l’évaluation de toute offre, selon la source.
Contactés par Reuters, Prada a refusé de commenter et Citi n’était pas disponible dans l’immédiat.
La banque américaine a travaillé avec le groupe de luxe italien dans le passé sur un projet de double cotation qui a été mis en attente.
L’action Prada cotée à Hong Kong a clos en baisse de 0,4% vendredi.
Versace, fondée à Milan en 1978 par le défunt créateur italien Gianni Versace et toujours dirigée par sa sœur Donatella en tant que directrice de la création, s’est fait connaître pour ses imprimés audacieux et opulents, comme notamment le motif emblématique de la Méduse.
Prada, dont le style rigoureux porte l’empreinte de la directrice de la création Miuccia Prada, a défié le ralentissement de l’industrie avec des ventes en hausse de 18% à taux constants au troisième trimestre.
Sur l’exercice fiscal à fin mars 2024, Versace représentait un cinquième du chiffre d’affaires de Capri, avec un milliard de dollars sur un total de 5,2 milliards de dollars pour le groupe, contre 5,6 milliards de dollars l’année précédente.
En novembre, Capri a enregistré une baisse plus importante que prévu de son chiffre d’affaires trimestriel, pénalisé par des erreurs d’exécution et un ralentissement mondial de la demande de produits de luxe.
« D’un point de vue positif, on pourrait dire que Versace et Prada s’adressent à des groupes de consommateurs très différents », a déclaré Luca Solca, analyste chez Bernstein, ajoutant que le premier est connu pour son esthétique maximaliste, tandis que le second l’est pour son minimalisme.
« En revanche, Prada a un passé catastrophique en matière de fusions et acquisitions », a-t-il ajouté, citant en exemple Jil Sander et Helmut Lang. Prada a acheté ces deux marques à la fin des années 1990 et les a revendues quelques années plus tard, le propriétaire de Prada les qualifiant d' »erreurs ».
L’analyste a déclaré que Prada devrait également relever le défi de la réorganisation de la distribution, en réduisant la présence des grossistes et des points de vente, et du renouvellement de l’esthétique de Versace.
« Nous considérons l’acquisition de Versace comme un défi à relever. Par conséquent, en attendant d’autres éléments, nous pensons que l’intérêt réel de Prada pour Versace est peu probable », ont déclaré les analystes du courtier italien Equita, doutant de l’émergence d’une offre.
A l’ouverture de la Bourse de New York, l’action de Capri Holdings était en hausse de 5%.
(Reportage Elisa Anzolin et Sara Rossi, rédigé par Valentina Za, version française Noémie Naudin et Mara Vîlcu, édité par Kate Entringer)
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