L’Europe finit dans le rouge après des donnés mitigées sur l’inflation US
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi tandis que Wall Street évoluait dans le désordre à mi-séance après des données sur l’inflation américaine diversement interprétées et des publications mitigées d’entreprises.
À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 0,49% à 7.361,2 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,29% et le Dax allemand a cédé 0,37%.
L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 0,38%, le FTSEurofirst 300 de 0,43% et le Stoxx 600 de 0,38%.
La statistique des prix à la consommation aux Etats-Unis, publiée par le département du Travail, a montré que l’inflation avait accéléré en avril sur un mois à 0,4% mais avait ralenti sur un an à 4,9% alors que le consensus Reuters prévoyait respectivement 0,4% et 5,0%. L’inflation dite de base, elle, a affiché une stagnation à 0,4% sur un mois et une légère décélération à 5,5% sur un an, des chiffres conformes aux attentes.
Les investisseurs ont dans un premier temps accueilli favorablement ces chiffres, permettant aux marchés d’actions de basculer dans le vert, mais au fur et à mesure des échanges, la tendance s’est retournée en Europe, tandis qu’à Wall Street le Dow Jones est passé en territoire négatif.
Pour Sal Guatieri, économiste chez BMO Capital Markets, il y a dans les données du CPI des éléments favorables à la fois pour les « faucons » et les « colombes » de la Réserve fédérale américaine (Fed). Selon lui, les chiffres de l’inflation de base dissuaderont la banque centrale américaine de baisser à court terme ses taux, tandis que les signes d’une baisse de l’inflation des services devraient soutenir une pause sur les taux en juin.
VALEURS
En Europe, les ressources de base (-0,82%) et le compartiment de la consommation non-cyclique (-1,69%), qui comprend les valeurs du luxe, a pesé sur les indices. Kering a abandonné 1,40% et LVMH 0,92%, tandis qu’ArcelorMittal a cédé 2,06% dans un contexte de craintes sur la demande chinoise à la suite des chiffres du commerce en Chine en avril.
Casino (-5,95%), qui a fait état la semaine dernière d’un ralentissement de la croissance de son chiffre d’affaires trimestriel, a en outre été dégradé mardi par Standard & Poor’s, tandis que le groupe britannique ASOS a plongé de 23,34% en raison d’une perte nette au premier semestre.
Les publications d’Alstom (-2,41%) et de Siemens Healthineers (-5,66%) ont également été jugées décevantes.
Crédit agricole, qui a gagné 5,04% à la faveur de résultats trimestriels supérieurs aux attentes, et Continental (+3,06%), dont les prévisions annuelles ont été confirmées, ont offert un peu de soutien aux indices.
A WALL STREET
Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,4%, tandis que le Standard & Poor’s 500 avançait de 0,05% et le Nasdaq de 0,58%. Ce dernier a brièvement inscrit en séance un plus haut de huit mois avec un bond de 1,15% grâce notamment à des valeurs comme Apple (+0,80%) et Microsoft (+1,16%) sur fond de reflux des rendements obligataires américains.
Alphabet prenait 1,11%, la maison mère de Google étant sur le point de dévoiler plusieurs produits basés sur l’intelligence artificielle.
Dans les résultats d’entreprises, Airbnb plongeait de 10,07% dans un contexte de ralentissement de la croissance des réservations sur le trimestre en cours, tandis qu’Occidental Petroleum abandonnait 3,78% après la publication d’un bénéfice trimestriel ajusté inférieur aux attentes.
CHANGES
La perspective d’une pause sur les taux de la Fed pèse sur le dollar face à un panier de devises de référence après les chiffres de l’inflation américaine.
L’euro remonte légèrement à 1,0966 dollar (+0,05%).
TAUX
Les rendements des Treasuries à dix ans et à deux ans cèdent chacun environ six points de base, à respectivement 3,4502% et 3,9472% alors que les traders anticipent désormais avec une probabilité de 86% un statu quo sur les taux de la Fed en juin..
Leurs équivalents en Allemagne ont fini en repli d’environ quatre points de base, à respectivement 2,287% et 2,621%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent après trois séances consécutives dans le vert en raison de la hausse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière: le Brent abandonne 0,96% à 76,7 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,21% à 72,82 dollars.
A SUIVRE JEUDI :
Réunion de politique monétaire de la Banque d’Angleterre et prix à la production aux Etats-Unis
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)