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L’Etat dépose son offre à €12 par action pour renationaliser EDF

PARIS (Reuters) – L’Etat a déposé mardi son offre de rachat au prix de 12 euros par action sur les quelque 16% du capital d’EDF qu’il ne détient pas encore, donnant le coup d’envoi d’une renationalisation complète censée lui permettre de mener à bien les projets confiés à l’électricien sur fond de lutte contre le changement climatique et de flambée des prix de l’énergie.

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Le prix est identique à celui dévoilé le 19 juillet lors de la présentation détaillée par le gouvernement du projet de renationalisation totale de l’entreprise.

L’Etat s’engage « irrévocablement » à acquérir au prix unitaire de 12,00 euros la totalité des actions qu’il ne détient pas, a précisé l’Autorité des marchés financiers dans un avis. Il propose également un prix unitaire de 15,52 euros sur les obligations « océanes » 2024 existantes.

L’offre devrait courir du 10 novembre au 8 décembre prochains, selon un calendrier fourni par l’Etat dans un communiqué détaillant l’opération.

L’action EDF, qui évolue juste en-dessous de 12 euros depuis l’annonce indicative du prix de l’offre en juillet, a clôturé mardi à 11,9550 euros en Bourse de Paris.

Avec cette opération estimée à un peu plus de 9,6 milliards d’euros, l’Etat devrait avoir les coudées franches pour mener à bien le vaste chantier du renouvellement du parc nucléaire français annoncé en février par Emmanuel Macron.

Le président de la République a chargé EDF, déjà lourdement endetté et confronté à des baisses de production en raison de problèmes de corrosion sur certains réacteurs, de la construction de six nouveaux réacteurs de nouvelle génération (EPR2), avec la possibilité de huit réacteurs additionnels.

L’objectif est à la fois de lutter contre le changement climatique, le nucléaire étant considéré comme une énergie à faibles émissions de carbone, et de garantir la sécurité des approvisionnements énergétiques de la France, alors que la Russie a quasiment réduit à néant ses livraisons de gaz à l’Europe à la suite des sanctions à son encontre en raison de la guerre en Ukraine, provoquant une flambée des prix de l’énergie.

ÉVITER « LA VOLATILITÉ DES MARCHÉS D’ACTIONS »

« L’urgence climatique et la situation géopolitique imposent des décisions fortes pour assurer l’indépendance et la souveraineté énergétique de la France, dont celle de pouvoir planifier et investir sur le très long terme les moyens de production, de transport et de distribution d’électricité », a déclaré l’Etat mardi dans un communiqué.

« (Une) situation où l’Etat serait le seul actionnaire d’EDF permettrait notamment d’asseoir pleinement le caractère souverain et critique des activités les plus régaliennes de production d’électricité décarbonée (notamment l’électricité d’origine nucléaire (…) », selon le document.

« En particulier, cela permettrait d’engager la société et son bilan dans des projets de long terme parfois incompatibles avec les attentes de plus court terme d’investisseurs privés, et sans être exposée à la volatilité des marchés d’actions. »

La renationalisation complète permettrait aussi « de faciliter la prise de décision et le pilotage stratégique de la Société », a également fait valoir l’Etat.

D’après un rapport diffusé par Matignon quelques jours après les annonces présidentielles de février, le coût total de construction de six EPR2, dans un scénario médian et sur la base d’une mise en service d’un premier réacteur « à l’horizon 2037 », s’établit à quelque 51,7 milliards d’euros.

Le gouvernement espère désormais lancer la construction d’un premier EPR2 avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron en mai 2027, avec mise en service commerciale d’un premier réacteur de nouvelle génération à compter de 2035-2036.

La France ne compte pour l’heure qu’un EPR, à Flamanville (Manche), dont le chantier lancé en 2007 n’a cessé d’enchaîner retards et surcoûts. Le démarrage du réacteur, prévu initialement en 2012, est aujourd’hui espéré en juin 2023.

LE PROJET HERCULE N’EST « PLUS D’ACTUALITÉ »

Pour mener à bien ce vaste projet, Emmanuel Macron a aussi choisi un nouveau PDG pour EDF, Luc Rémont, dont la nomination, qui doit encore être validée par le Parlement, a été annoncée le 29 septembre.

Alors qu’EDF a été introduit en Bourse en 2005 au prix de 33 euros par action, le prix proposé par l’Etat pour sa renationalisation complète a mécontenté certains actionnaires, notamment les salariés du groupe.

Ces derniers, regroupés au sein d’une association baptisée « Energie en actions », ont une nouvelle fois déploré mardi de devoir supporter le coût des décisions prises par le gouvernement pour protéger les clients d’une flambée du prix de l’électricité – mesures qui ont fait plonger le titre d’EDF et pour lesquelles l’énergéticien réclame 8,3 milliards d’euros de compensation.

Parallèlement à cette renationalisation, l’Etat a annoncé mardi que le projet Hercule de réorganisation d’EDF n’était « plus d’actualité » et qu' »aucune décision n’a été prise à ce stade s’agissant de réformes du modèle d’affaires ou de l’organisation du groupe ».

Le projet doit encore recevoir le feu vert de l’AMF, dans un délai de trois semaines, après un avis du conseil d’administration de l’entreprise qui sera formulé sur la base du rapport d’un expert indépendant.

(Rédigé par Bertrand Boucey, édité par Jean-Stéphane Brosse et Nicolas Delame)

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