La Fed fait encore monter les rendements et baisser les actions
par Marc Angrand
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PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance mercredi, la perspective d’une remontée accélérée des taux d’intérêt américains restant la principale préoccupation sur les marchés, tandis que celle de nouvelles sanctions contre la Russie soutient le marché pétrolier.
Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en recul de 0,55% pour le Dow Jones, de 0,71% pour le Standard & Poor’s 500 et de 1,12% pour le Nasdaq.
Ce dernier a déjà perdu 2,35% mardi et le S&P-500 1,26% après les déclarations de Lael Brainard, gouverneure de la Fed, sur le retour d’ici la fin de l’année à une politique monétaire « plus neutre » via des hausses de taux et la réduction du bilan de la banque centrale.
Ces propos ont d’autant plus influencé la tendance boursières qu’ils émanent d’une responsable considérée comme une « colombe » et ils entretiennent la nervosité dans l’attente du compte rendu de la réunion de mars de la Fed, à 18h00 GMT.
En Europe, les investisseurs redoutent par ailleurs que le prochain train de sanctions économiques contre Moscou favorise une nouvelle flambée des prix.
À Paris, le CAC 40 perd 1,54% à 6.543,47 points à 11h00 GMT, au plus bas depuis le 25 mars. A Londres, le FTSE 100 cède 0,25% et à Francfort, le Dax recule de 1,5%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 1,78%, le FTSEurofirst 300 de 1,03% et le Stoxx 600 de 1,16%.
Ce dernier, qui venait d’enchaîner trois séances consécutives de hausse, souffre aussi de l’annonce d’une contraction de l’activité du secteur des services en Chine, de la baisse plus marquée qu’anticipé des commandes à l’industrie en Allemagne et de la confirmation de l’envolée des prix à la production dans la zone euro (+31,4% sur un an en février).
PÉTROLE
Indécis en début de journée, le marché pétrolier est désormais solidement orienté à la hausse, la perspective de nouvelles sanctions contre la Russie l’emportant sur les préoccupations liées à la demande.
Le Brent gagne 1,06% à 107,77 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,37% à 103,36 dollars.
Ils hésitaient en début de séance, ce que des sources de marché expliquaient par l’annonce par l’American Petroleum Institute (API) d’une augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
TAUX
Les déclarations de Lael Brainard entretiennent la remontée des rendements obligataires des deux côtés de l’Atlantique: celui des bons du Trésor américain à dix ans prend encore plus de huit points de base à 2,6426%, au plus haut depuis février 2019, et son équivalent allemand près de cinq points à 0,666%, son plus haut niveau depuis mars 2018.
Le dix ans français a quant à lui atteint son plus haut niveau depuis 2015 à 1,223%, la nervosité à l’approche de l’élection présidentielle s’ajoutant au contexte général même si certains investisseurs relativisent l’enjeu du scrutin.
« Les primes de risque sur les actifs français devraient rester plus faibles qu’en 2017, et apparaissent déjà suffisantes selon nous », explique ainsi Xavier Chapard chez LBPAM. « D’abord, le scénario de loin le plus probable reste celui d’une réélection d’Emmanuel Macron, auquel cas les primes de risque disparaitraient instantanément après le deuxième tour. Surtout, le risque que représente l’élection de Marine Le Pen pour les marchés est bien moins élevé qu’en 2017. »
VALEURS EN EUROPE
La quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne évoluent dans le rouge, celui des télécommunications, défensif, et celui de l’énergie étant les seuls à se maintenir à l’équilibre.
À l’opposé, le compartiment des hautes technologies, toujours sensibles aux perspectives de hausse des taux d’intérêt, abandonne 2,85%, et celui de l’automobile, l’un des plus cycliques, cède 2,79%.
Parmi les plus fortes baisses du CAC 40 figurent Stellantis (-4,62%), STMicroelectronics (-3,32%) et Worldline (-3,07%).
CHANGES Le dollar reste en hausse face aux autres grandes devises et l’indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence a touché un nouveau plus haut de près de deux ans (+0,06%).
L’euro, lui, souffre à la fois de la perspective d’un resserrement monétaire plus rapide aux Etats-Unis et des craintes liées à l’impact des sanctions visant Moscou: il est tombé à son plus bas niveau depuis le 8 mars à 1,0875 dollar avant de revenir à l’équilibre.
(Reportage Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)