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La BCE opte encore pour une pause mais douche l’espoir d’une baisse rapide des taux

par Francesco Canepa et Balazs Koranyi

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FRANCFORT (Reuters) – La Banque centrale européenne (BCE) a, comme prévu, choisi jeudi de maintenir ses taux directeurs à leur niveau actuel, mais a repoussé les anticipations d’une baisse imminente de ses taux d’intérêt, réaffirmant que les coûts d’emprunt resteraient à des niveaux record malgré l’abaissement des prévisions d’inflation.

Le taux de dépôt de la BCE reste fixé à 4,0%, son plus haut niveau depuis la création de l’euro en 1999, après dix relèvements depuis juillet 2022.

« Nous n’avons pas discuté de baisses des taux. Pas de discussions, pas de débat sur cette question », a déclaré la présidente de l’institution, Christine Lagarde, lors de la traditionnelle conférence de presse suivant la réunion du Conseil des gouverneurs.

Dans son communiqué de presse, la BCE n’a pas non plus fait allusion à une éventuelle réduction de ses taux, soulignant plutôt que l’inflation allait bientôt rebondir et que les pressions sur les prix restaient fortes.

« Le ralentissement de l’inflation sous-jacente s’est poursuivi. Mais les tensions sur les prix intérieurs restent soutenues, en raison principalement d’une croissance dynamique des coûts unitaires de main-d’œuvre », écrit la BCE.

La banque centrale a réaffirmé que les taux seront fixés « à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire ».

« Devons-nous baisser notre garde ? Nous nous sommes posés la question. Non, nous ne devons absolument pas abaisser notre garde », a déclaré Christine Lagarde.

Tout en reconnaissant que les pressions inflationnistes s’atténuaient en zone euro, la présidente de la BCE a estimé que l’inflation domestique, alimentée en grande partie par les coûts salariaux, « ne bougeait pas ».

« Nous devons mieux comprendre ce qui se passe sur ce point », a-t-elle observé, évoquant cette dynamique salariale et la façon dont les entreprises absorberont de nouvelles hausses de salaires.

L’INFLATION VUE À 2,7% EN 2024

Les dernières annonces de la BCE contrarient les anticipations des investisseurs sur des baisses de taux d’intérêt au cours du premier semestre 2024.

Les traders estiment désormais que la BCE devrait commencer à réduire ses taux en avril avec un total de 140 points de base de baisse l’an prochain, contre 160 points de base prévus avant les annonces de la BCE.

Sur les marchés financiers, les Bourses européennes ont atténué leur progression tandis que l’euro accélérait sa progression face au dollar (+1%) et que les rendements obligataires européens atténuaient leur repli.

La BCE a par ailleurs abaissé jeudi sa prévision d’inflation pour 2024, prévoyant désormais une hausse des prix de 2,7% l’an prochain contre 3,2% lors de ses précédentes projections il y a trois mois.

L’inflation est attendue à 2,1% en 2025, puis 1,9% en 2026, renouant alors avec l’objectif de 2% de la banque centrale.

Les perspectives de croissance en zone euro, elles, restent faibles, reflétant les estimations selon lesquelles une éventuelle reprise économique après une année 2023 médiocre sera lente, les consommateurs ayant perdu une partie de leur revenu réel en raison d’une inflation élevée au cours des deux dernières années.

L’économie des 20 pays partageant la monnaie unique devrait enregistrer une croissance de 0,8% l’an prochain contre une prévision de 1,0% fournie en septembre par la BCE. En 2025, la croissance est toujours attendue à 1,5%.

DES VOIX POUR UNE SUPPRESSION RAPIDE DU PEPP

Concernant le bilan de la BCE, l’institution a dit vouloir avancer dans sa normalisation, en mettant notamment fin à son dernier programme de rachat d’obligations. Ce Programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP), héritage de la pandémie de COVID-19, a atteint 1.700 milliards d’euros et la BCE veut le réduire de 7,5 milliards d’euros par mois d’ici fin 2024.

Elle a précisé qu’elle ne remplacerait les obligations arrivant à échéance que jusqu’en juin, puis mettrait progressivement fin aux réinvestissements au cours du second semestre.

Le PEPP devait initialement être stérilisé à la fin de l’année prochaine.

« Tout le monde est d’accord pour arrêter les réinvestissements à la fin de 2024. Certains membres auraient souhaité un ‘tapering’ légèrement différent – en commençant un peu plus tôt ou en commençant plus tard – donc nous nous sommes retrouvés avec cela (fin 2024) », a déclaré Christine Lagarde.

« Il s’agit véritablement d’une normalisation du bilan. C’est le bon moment pour le faire. Les marchés ont absorbé la baisse de nos réinvestissements sur l’APP (le programme historique d’achat d’actifs de la BCE) d’une manière très similaire », a-t-elle ajouté.

Christine Lagarde estime par ailleurs que le choix de l’institution sur les réinvestissements du PEPP n’ont aucune incidence sur ses décisions en matière de taux d’intérêt.

« Cela n’a absolument aucun rapport avec ‘Oh, s’ils font cela avec le PEPP, alors peut-être qu’ils prévoient cela sur les taux' », a-t-elle expliqué.

« Non, les taux sont le principal outil, et nous allons l’utiliser indépendamment de ce qui se passe du côté du PEPP, » a-t-elle insisté.

(Rédigé par Claude Chendjou, avec Francesco Canepa à Francfort, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)

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