Kazaks (BCE) préconise une hausse marquée des taux en septembre
JACKSON HOLE, Wyoming (Reuters) – – Une récession dans la zone euro, désormais très probable, ne suffira pas à faire baisser l’inflation et la Banque centrale européenne (BCE) devrait opter à nouveau pour une forte hausse de ses taux le mois prochain, a déclaré samedi Martins Kazaks, l’un des membres du Conseil des gouverneurs.
La BCE a relevé en juillet ses taux d’intérêt pour la première fois en onze ans, augmentant son taux de dépôt de 50 points de base pour le ramener à zéro, les craintes sur l’inflation l’emportant sur les risques d’une dégradation de la conjoncture.
« Concentrer les hausses de taux en début de période est un choix raisonnable de politique monétaire », a dit à Reuters le gouverneur de la Banque de Lettonie. « Nous devons pouvoir discuter à la fois de 50 et 75 points de base comme hausses possibles. »
« Dans la perspective actuelle, cela devrait être d’au moins 50 », a-t-il ajouté lors d’un entretien accordé en marge du symposium économique organisé par la réserve fédérale américaine à Jackson Hole, dans le Wyoming.
A 8,9%, l’inflation est plus de quatre fois supérieure à l’objectif de hausse des prix de la BCE et devrait encore monter avant un lent repli.
L’inflation sous-jacente, hors produits de l’alimentation et de l’énergie soumis à une forte volatilité, est également trop élevée, ce qui suggère que l’inflation est désormais ancrée dans l’économie via des effets de second tour.
Alors qu’avec des taux à zéro, la BCE continue de soutenir l’économie, Martins Kazaks estime que la Banque centrale européenne devrait atteindre un niveau neutre, qui ne freine ni ne stimule la croissance, au premier trimestre 2023.
« Si nous voyons que nous devons aller au-delà du point neutre, je n’ai aucun doute que nous le ferons », a-t-il ajouté. « Mais ne nous précipitons pas. »
(Reportage Balazs Koranyi, version française Jean-Stéphane Brosse)