GB: Pill (BoE) envisage d’autres hausses de taux si l’inflation persiste
par William Schomberg et David Milliken
LONDRES (Reuters) – L’économiste en chef de la Banque d’Angleterre (BoE), Huw Pill, a déclaré vendredi que la banque centrale aurait à relever davantage ses taux d’intérêt en cas d’inflation persistante, au lendemain de la première augmentation du coût du crédit par l’institution depuis la pandémie.
Interrogé sur la chaîne CNBC sur la probabilité qu’il y ait « beaucoup plus de hausses de taux à venir » si l’inflation restait à son niveau actuel, Huw Pill a répondu: « Bien, je pense que c’est vrai. »
« Hier, la Banque a répondu à l’idée selon laquelle (…) l’inflation sous-jacente, davantage générée ici au Royaume-Uni, probablement liée aux coûts et aux pressions salariales dans un marché du travail amené à se tendre davantage va se révéler plus durable », a-t-il ajouté.
Les membres du Comité de la BoE ont voté jeudi à huit voix contre une pour relever le taux directeur de 0,1% à 0,25% alors que l’inflation a atteint son plus haut niveau en dix ans en novembre, à 5,1% sur un an.
Les marchés tablent sur un relèvement du taux à 0,5% en mars prochain puis à 1% en septembre.
Huw Pill a indiqué que les effets du variant Omicron sur l’inflation restaient incertains.
« Nous devons avancer désormais avec prudence, dans le sens où nous devons évaluer si Omicron va conduire à un certain retournement de la vigueur économique – en particulier sur le marché du travail – que nous avons constatée ces six derniers mois et plus », a-t-il dit.
La pandémie a montré qu’avec les confinements et la distanciation sociale, la demande des consommateurs se déplaçait vers les biens durables, où des contraintes dans la chaîne d’approvisionnement persistent, faisait grimper les prix, a ajouté Huw Pill.
Des taux plus élevés ne compenserait pas l’effet à court terme de la flambée des prix de l’énergie, favorisée entre autres par les tensions entre la Russie et l’Ukraine.
Mais la BoE cherchera à endiguer les pressions inflationnistes générées au niveau national par un marché du travail tendu, a déclaré l’économiste.
« Ce sont des éléments qui nécessiteront probablement une réponse de politique monétaire, ici au Royaume-Uni, afin de s’assurer qu’ils soient contenus », a-t-il déclaré.
(Reportage William Schomberg, rédigé par David Milliken, Laetitia Volga, édité par Matthieu Protard)