États-Unis: Le rythme des créations d’emplois baisse en août, le chômage monte
WASHINGTON (Reuters) – La croissance de l’emploi aux États-Unis a ralenti un peu moins que prévu en août mais le taux de chômage a augmenté et la hausse des salaires s’est atténuée, montrent les statistiques officielles publiées vendredi, qui pourraient alléger la pression sur la Réserve fédérale en faveur d’une nouvelle hausse de taux de trois quarts de points ce mois-ci.
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
Le département du Travail a fait état de 315.000 emplois non-agricoles créés le mois dernier et a révisé en légère baisse le chiffre de juillet, à 526.000 contre 528.000 annoncé initialement.
Il s’agit du 20e mois consécutif de croissance de l’emploi.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient toutefois en moyenne un ralentissement un peu plus important, à 300.000 créations de postes en août, leurs estimations allant de 75.000 à 450.000.
Le taux de chômage est remonté à 3,7% alors que le consensus Reuters le donnait à 3,5% comme un mois plus tôt.
Le rapport, très suivi sur les marchés, montre en outre que la croissance des salaires a ralenti à 0,3%, après +0,5% le mois précédent, et sa progression sur un an se maintient à 5,2%.
Après la publication de ces chiffres, le dollar a accentué sa baisse par rapport à un panier de devises de référence tandis que les contrats à terme sur les indices de Wall Street et les Bourses européennes amplifiaient leur hausse.
« Le message fondamental est que le marché du travail pourrait commencer à se calmer et que la Fed pourrait ne pas avoir à agir de manière si agressive que cela », a déclaré David Page, responsable de la recherche macroéconomique chez AXA Investment Managers.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a averti la semaine dernière qu’une période douloureuse conjuguant faible croissance et possible augmentation du chômage se profilait alors que la banque centrale américaine va poursuivre le durcissement de sa politique monétaire pour maîtriser l’inflation.
La banque centrale a relevé à son principal taux directeur de 75 points de base de point en juin et en juillet. Selon le baromètre FedWatch du CME, les marchés évaluent à environ 60% la probabilité d’une hausse de même ampleur lors de la réunion des 20 et 21 septembre, contre 75% la veille.
Les données sur les prix à la consommation en août, qui seront être publiées le 13 septembre, seront également un élément déterminant dans la prise de décision des responsables de l’institution.
(Reportage Lucia Mutikani, version française Laetitia Volga, édité par Marc Angrand et Sophie Louet)